Les pays en développement qui cherchent à protéger leurs paysans (G33) ont rejeté lundi les propositions du négociateur de l'OMC pour l'agriculture qu'ils jugent "profondément déséquilibrées". Les pays émergents du G20 se sont montrés plus enthousiastes.
Le texte de propositions présenté la semaine dernière par Crawford Falconer, chef du comité des négociations agricoles à l'Organisation mondiale du commerce, "n'est pas un bon point de départ", a affirmé le G33 dans un communiqué.
Selon ce groupe, qui rassemble 46 pays en développement à forte population rurale et en majorité importateurs de produits agricoles, tels l'Indonésie, l'Inde, la Chine ou le Kenya, les chiffres de M. Falconer "sont clairement déséquilibrés entre pays en développement et pays développés".
La liste des ''produits spéciaux'' qui seront soumis à une ouverture moins importante des marchés est trop limitée, selon le G33. Crawford Falconer avait estimé dans son document que seuls 5% à 8% des produits agricoles locaux pourront ainsi être protégés.
De son côté, le G20, groupe des pays en développement majoritairement exportateurs de produits agricoles, comme le Brésil, a en revanche accueilli un texte permettant "des discussions initiales fructueuses".
Sur les subventions directes américaines, que M. Falconer a proposé d'abaisser entre 13 et 19 milliards de dollars, le G20 a souligné sa préférence pour le bas de la fourchette.
Commentant ses propositions devant la presse à Genève, Crawford Falconer a déclaré lundi "qu'aucune délégation ne voudrait que les Etats-Unis ne s'engagent pas davantage sur les soutiens internes".
Le directeur général de l'OMC, Pascal Lamy, a souligné l'importance du texte proposé par le chef du comité agricole indiquant lundi qu'il "peut devenir la base d'un accord".