Au-delà des prix trop bas, la culture de l'orge de printemps est mise en danger, notamment par la quatrième directive nitrates et l'obligation d'implanter des couverts intermédaires (Cipan), ont déploré plusieurs intervenants, mercredi, au colloque sur l'orge de brasserie organisé par Arvalis.
La mise en place des Cipan induit des surcoûts entre 6 et 17 €/t d'orge de printemps produite, a estimé Clotilde Toqué, d'Arvalis, soit à l'hectare, un coût entre 42 et 119 €. Ce montant inclut la main-d'œuvre, le matériel, le carburant et le coût de la semence.
Néanmoins, les besoins en orge de qualité brassicole devraient rester importants. Mais les variétés d'hiver pourraient s'imposer sur ce débouché face aux difficultés rencontrées par l'orge de printemps.
Les orges fourragères cultivées en France pourraient régresser. Avec la fin programmée de l'intervention, il n'y aura plus de filet de sécurité et les prix pourraient plonger. Cela d'autant plus que les pays de la mer Noire sont très compétitifs et mieux placés que les pays européens pour approvisionner les principaux pays importateurs situés dans le Moyen-Orient, a expliqué Gilles Fouquin, de Secobra (semencier).
Il s'attend à une baisse des surfaces d'orge d'hiver de l'ordre de 10 à 12 % et à une très forte baisse des orges de printemps qui pourrait aller jusqu'à 30 %. Les commandes de semences certifiées se sont réduites de moitié, a précisé Gilles Fouquin. Les producteurs réagissent ainsi à la baisse des cours due aux stocks élevés.