En réunissant demain vingt-deux ministres de l’Agriculture de l’UE, à Paris autour du «maintien d’une Pac forte», le ministre français a voulu couper court à une négociation qui démarrait mal car fondée uniquement sur des considérations budgétaires.
Voilà quelques semaines, la Commission avait volontairement orchestré la fuite d'un document de travail non officiel qui envisageait des coupes draconiennes dans le budget de la Pac après 2013 (baisse de 30 à 40%).
«Mais avant de définir les enveloppes, il faudrait d'abord discuter des objectifs de cette politique commune», estime-t-on à Paris. C'est le sens de la réunion de jeudi à laquelle les participants seront invités à se prononcer sur la question suivante: faut-il ou non une indépendance alimentaire en Europe?
Compte tenu du nombre de ministres qui ont répondu favorablement à l'invitation (il y aura également un observateur danois et un représentant de la Commission européenne), les Français pensent avoir réussi d'ores et déjà à inverser la vapeur en remettant les étapes de la négociation dans l'ordre.
Pour autant, Paris a bien conscience que la route sera longue et difficile pour faire passer l'idée que le maintien d'une politique commune revient à défendre un bien public européen responsable de l'alimentation de 500 millions de personnes.
Relégitimer la Pac autour de cette notion, en faire un choix de société, c'est la stratégie que vise la France. Un conseil d'orientation de la Pac va être prochainement mis sur pied par le ministère de l'Agriculture. Il comprendra des spécialistes mais aussi des gens extérieurs au monde agricole.
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