Dacian Ciolos est allé à Budapest le 2 octobre 2012, défendre sa proposition de réforme de la Pac pour la période 2014-2020, devant le Copa-Cogeca, le syndicat européen des agriculteurs et coopératives agricoles dont sont notamment membres la FNSEA et Coop de France.
Face aux congressistes, le commissaire européen à l'Agriculture s'est voulu rassurant sur les marges de négociation possible mais aussi très ferme, en clarifiant certaines « lignes rouges ».
Sur la convergence des aides entre Etats membres puis entre agriculteurs d'un même pays, il s'est dit « ouvert à travailler sur les voies de cette convergence impérative avec l'objectif de renforcer l'ensemble du secteur agriculteur productif, et non de sacrifier les uns au profit des autres ».
Sur le verdissement, sans détailler les souplesses possibles, il a affirmé que des « équivalences » aux trois mesures qu'il propose (diversification des cultures, réserves écologiques et maintien des pâturages permanents) sont envisageables : « Les Etats membres pourront proposer des mesures pour remplacer une ou plusieurs des trois mesures du verdissement. Ces mesures agroenvironnementales alternatives seront analysées pour s'assurer que leur impact est au moins équivalent aux trois mesures de départ. Si c'est le cas, ces exploitations qui les mettront en œuvre recevront à la fois le montant du verdissement du premier pilier et les aides agroenvironnementales du second pilier », a-t-il déclaré.
Plus concrètement, il a laissé entendre que les possibilités de diversification des cultures sont réduites « au-delà d'une certaine latitude au Nord » ou « dans les exploitations avec peu d'arable et beaucoup de pâturages ». Il a également affirmé que les 7 % de zones d'intérêt écologique ne se résumaient pas à 7 % de jachère. Ainsi, « des bouts de champs qui n'étaient pas pris en compte parce qu'il y avait des arbustes et des herbes hautes » seront pris en compte, tout comme seront reconnues les « cultures vertueuses pour l'environnement ». Il n'a pas donné d'exemple de culture vertueuse, mais le même jour au Parlement européen, les eurodéputés évoquaient des vergers, les vignes ou encore les oliviers.
Pour la première fois, le commissaire à l'Agriculture a aussi évoqué une possible « gestion partiellement collective de ces infrastructures environnementales ». Idée que défendent par ailleurs le Parlement européen et Stéphane Le Foll (qui a mis en place des groupes de travail en France sur cette question).
Sur les outils de marché, il estime que ses propositions sont « sous-estimées ». Il a ainsi rappelé qu'il proposait des filets de sécurité au plan européen plus réactifs, des outils de prévention et d'anticipation dont les agriculteurs devaient se saisir (assurances...) et des marges nouvelles pour que les agriculteurs puissent peser collectivement, s'organiser face à l'aval.
Sur le budget de la Pac, suspendu aux négociations entre Etats membres qui devraient aboutir à la fin de décembre 2012 ou au début de janvier 2013, le commissaire a rappelé qu'un accord à la baisse « impliquerait des sacrifices ». Il devrait en effet revoir sa copie et faire des choix. Selon lui, « la tendance forte et facile » serait « de sanctuariser les aides directes. Le deuxième pilier en paierait le prix fort ». La balle est dans le camp des chefs d'Etat et de gouvernement qui doivent tenir un conseil extraordinaire les 22 et 23 septembre prochain pour essayer d'avancer sur la question. Car pour que la réforme de la Pac puisse s'appliquer au 1er janvier 2014, le temps presse. Et certains arbitrages sur le fonds promettent d'être difficiles.
Titre
jeudi 04 octobre 2012 - 09h25
Il va maintenant falloir arrêter de noyer le poisson et dire réellement ce qu'ils veulent que nous fassions! Nous avons nos investissement à prévoir (ou a annuler) car nos revenus dépendront de ces dispositions. 7% de jachère serait économiquement catastrophique et débile à l'heure où la planète manque de céréales et d'oléagineux et en plus, plomberait dans une proportion insupportable pour beaucoup leur revenu (déja faible pour certains)total, surtout si les aides baissent en plus , ainsi que le cours des produits agricoles, et que l'on doit subir enfin un matraquage fiscal et social!.