La Confédération paysanne (CP) a boycotté mercredi la réunion au ministère de l'Agriculture sur les aides pour les fruits et légumes, a-t-elle annoncé dans un communiqué du 7 novembre 2013, précisant qu'il en sera de même pour les suivantes.
Le syndicat reproche au ministère, outre l'enveloppe financière dérisoire affectée aux aides couplées aux fruits et légumes (environ 9 millions d'euros), de ne vouloir rendre éligibles que les fruits et légumes transformés. « Ce sont déjà les seules productions en fruits et légumes qui touchent des aides découplées. Et on voudrait les aider encore plus en laissant de côté les fruits et légumes frais », conteste la CP.
La CP revendique une aide couplée pour les fruits et légumes, plafonnée à 5 ha en arboriculture et 3 ha en maraîchage, « afin de toucher le maximum de producteurs dont le plus grand nombre travaille sur des petites surfaces ». Le syndicat dénonce la contradiction : « Alors qu'on nous martèle qu'il faut consommer cinq fruits et légumes frais par jour, on ne soutient pas la capacité de ces fermes diversifiées à produire une alimentation en cohérence avec les politiques de santé. A contrario, parier sur le seul secteur des fruits transformés avec l'argent public, c'est subventionner l'industrialisation ! »
Le syndicat rappelle également que « les fermes diversifiées productrices de fruits et légumes satisfont nombres d'enjeux attendus par la société : maillage territorial, pratiques agronomiques souvent plus respectueuses de l'environnement, qualité des produits, diversité de l'offre... » Et qu'elles représentent 21 % de la main-d'œuvre agricole et de nombreuses installations. « Le ministère est donc bien loin de favoriser l'emploi avec ce type de décisions », estime la CP.
« L'absurdité de cet arbitrage est révélatrice d'une vision pour l'avenir de l'agriculture : fournir de la matière première à bon marché pour les industries agroalimentaires et pour l'exportation, au détriment des paysans et de leur capacité de produire une alimentation saine et suffisante pour les consommateurs. La Confédération paysanne refuse de participer à cette mascarade », conclut le communiqué.