Vingt-deux des vingt-sept Etats membres de l'Union européenne ont lancé jeudi l'«Appel de Paris» pour une politique agricole et alimentaire «forte».
«L'agriculture est un atout pour l'Europe et son développement politique et économique», indique le texte de l'appel.
Cinq pays, ayant des positions plus libérales ou plus sceptiques à l'égard de la Pac, n'ont pas participé à cette réunion: le Danemark, Malte, les Pays-Bas, le Royaume-Uni et la Suède.
Cet appel est «un signe politique important, positif, ouvert et constructif», a déclaré Bruno Le Maire, le ministre français de l'Agriculture. «La Pac est stratégique. Nous lançons un appel pour qu'elle se soit pas bradée.»
«Il n'a pas été facile de trouver un accord entre 22 Etats qui peuvent défendre des options différentes», a-t-il reconnu. «Nous sommes très heureux d'être parvenus à cet appel de Paris» qui rappelle que «la Pac est la plus importante (financièrement) des politiques européennes» et «qu'elle doit rester l'une des politiques économiques européennes essentielles y compris après 2013», a souligné M. Le Maire.
«On ne veut pas parler de budget car on veut inverser la méthode adoptée depuis quelques mois. Il est plus sage de s'entendre sur les objectifs politiques et après, de parler de budget, a expliqué Bruno Le Maire. Le point de départ est donc celui d'une Pac forte. On ne peut pas partir de l'idée que l'on va réduire le budget de la Pac de 30 à 40%.»
Le ministre français a indiqué que l'Espagne, qui prendra la présidence du Conseil agricole européen au 1er janvier 2010, a prévu deux réunions sur l'avenir de la Pac au cours de son semestre de présidence.
On peut lire dans le texte adopté par les 22 pays que «seule une politique publique ambitieuse, conduite à l'échelle du continent et avec des ressources adaptées peut garantir l'indépendance de l'Europe».
Les principes de cette politique agricole et alimentaire européenne sont: développer le modèle alimentaire européen, marqué par une très grande diversité; donner aux agriculteurs les moyens de mieux répondre aux signaux du marché et de construire des stratégies gagnantes pour toutes les filières; relever le défi environnemental.
Le document indique ainsi qu'il faut assurer aux agriculteurs «un revenu stable et décent face à la volatilité croissante des marchés». Cela passe «par une régulation européenne qui permette d'affronter les situations de crise et de volatilité extrême des marchés» et par «la promotion de relations loyales entre les partenaires des filières».
Alors que le ministre polonais a manifesté son attachement à plus d'équité en matière de paiements directs, le texte de l'appel mentionne l'engagement des Vingt-Deux à «examiner les possibilités de développement du mécanisme des paiements directs, en vue de renforcer sa légitimité au niveau européen, visant à traiter de façon égale des situations égales».
Enfin, l'appel conclut: «Nous devons avoir les moyens de nos ambitions. L'agriculture ne sauraient être une variable d'ajustement.»
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