Une majorité d'Européens est favorable au maintien des subventions aux agriculteurs et pense qu'elles devraient augmenter ou à tout le moins rester au même niveau qu'aujourd'hui, selon une enquête d'Eurobaromètre publiée mardi par la Commission européenne.
Alors que la question du budget agricole de l'UE divise profondément les 27 Etats membres, l'opinion publique semble plus unie. 83 % des personnes interrogées « sont favorables à ce que l'UE continue à subventionner les agriculteurs », selon les résultats de l'enquête.
« De plus, 68 % pensent que le budget actuel destiné à l'agriculture et au développement rural est adéquat ou insuffisant ». La proportion a augmenté de 10 points par rapport à l'enquête réalisée en 2007.
Cette année, la question a été posée de manière différente à deux échantillons distincts, en précisant dans le second cas que le budget alloué par l'UE à l'agricuture et le développement rural représente « 1 % du budget cumulé de tous les Etats membres ». La proportion de personnes jugeant le budget adéquat ou insuffisant était de 66 % dans le premier cas et de 70 % dans le second cas, avec un résultat qui passe de 20 % à 29 % pour la seule réponse « insuffisant ».
Eurobaromètre constate par ailleurs des tendances différentes en fonction des Etats membres. « Les pays où les répondants sont plus nombreux à penser que ce budget est “insuffisant” sont la Grèce (55 %), la Roumanie (43 %), la Bulgarie et la Lettonie (37 %). En revanche, les répondants dans les pays de l’Europe du Nord ont tendance à penser que ce budget est « trop élevé ». Ces pays sont, en particulier, la Suède (37 %), les Pays-Bas et le Danemark (28 %), selon l'étude.
Concernant l'avenir de l'aide financière aux agriculteurs, 72 % des Européens jugent que dans les dix ans à venir, elle devrait augmenter (39 %) ou rester à peu près au même niveau (33 %).
« Il convient de noter une importante augmentation de 10 points du nombre de répondants qui estiment que l’aide financière devrait être augmentée. Le nombre de répondants qui souhaitent que cette dépense reste la même a augmenté de 4 points. En outre, la proportion de personnes qui souhaiteraient que l’aide versée aux agriculteurs soit diminuée, a baissé de 4 points. »
Les pays où la population est la plus favorable à une hausse des subventions sont la Grèce (74 %), la Bulgarie (73 %) et l'Estonie (69 %). La proportion est de 25 % en France (+2 points par rapport à 2007), 24 % en Allemagne (+3 points), 39 % au Royaume-Uni (+17 points).
Quelque 90 % des Européens estiment que l'agriculture et l'espace rural sont des questions vitales pour l'avenir de l'Europe.
Les personnes interrogées étaient appelées à choisir deux priorités pour la Pac. La fourniture de « produits de bonne qualité, sains et sans danger » arrive en tête (59 %), suivie de « prix raisonnables pour les produits alimentaires » (49 %), « assurer un niveau de vie correct pour les agriculteurs » et « protéger l'environnement » arrivant ex aequo (41 %).
Mais la Pac reste largement méconnue. Seuls 41 % reconnaissent en avoir entendu parler (66 % en France, premier bénéficiaire en Europe). Et la plupart des personnes interrogées ne savent pas vraiment en quoi elle consiste, seules 13 % (20 % en France) disant avoir une idée claire de ce dont il s'agit.
Le sondage a été effectué entre le 13 novembre et le 9 décembre 2009 par TNS Opinion. Un millier d'entretiens individuels ont été menés dans chacun des 27 Etats membres de l'UE.
A télécharger :
• Pac : sondage Eurobaromètre « Les Européens, l'agriculture et la Pac »