L'ancien président Jacques Chirac a lancé un appel à la mobilisation pour garantir la sécurité alimentaire et pour une nouvelle révolution verte, alors que s'est ouverte dimanche à Montpellier la Conférence mondiale sur la recherche agricole.
Cette conférence « doit être l'occasion de rappeler à la communauté internationale l'enjeu vital que représente la sécurité alimentaire de notre planète », écrit Jacques Chirac, dans une tribune parue lundi dans le quotidien Le Midi Libre.
L'ancien président de la République, qui préside une Fondation pour le développement durable, estime qu'il faut « mobiliser » pour « promouvoir l'agriculture du XXIe siècle, une agriculture qui garantira la sécurité alimentaire, tout en préservant les ressources et les équilibres écologiques et en renforçant la solidarité entre les peuples ».
L'ancien chef d'Etat rappelle que « le nombre d'êtres humains souffrant de famine dans le monde a dépassé le milliard en 2009 ». « Garantir la sécurité alimentaire de la planète, c'est notre premier devoir ». « L'enjeu, c'est de nourrir 70 millions d'habitants supplémentaires chaque année d'ici à 2050. »
Selon lui, la « recherche agronomique » peut apporter une réponse. « La nouvelle révolution verte devra donner naissance à une agriculture à la fois très productive et respectueuse des équilibres naturels et de la diversité ».
Par ailleurs, « un soutien massif devra être apporté à l'agriculture des pays du Sud ». « Il s'agira d'amplifier les aides financières multilatérales qui leur sont destinées » et les « pays du Sud devront être autorisés à maintenir, temporairement, les protections qui leur paraissent nécessaires ».
« Il faut maintenir, pour eux, un accès privilégié aux marchés de consommation du Nord ». « Le débat sur la réforme de la Pac qui s'engage ne pourra pas faire l'économie d'une réflexion sur l'équité des marchés agricoles », poursuit-il.
Il faut aussi « diffuser les technologies » et « former les hommes avant que la concurrence internationale et l'urbanisation aient entièrement détruit les agricultures locales », poursuit Jacques Chirac.
Il juge en outre « indispensable d'établir une sécurité foncière et de faire reconnaître les droits des populations locales sur leurs terres ».