« Quand on regarde les bienfaits de la Pac, on s’aperçoit que c’est un désastre », a lancé sans appel Thijs Berman, député européen néerlandais, lors d’un débat organisé par Touteleurope.fr à l’Institut d’études politiques en partenariat avec l’Association française des journalistes agricoles, le 7 avril 2010 à Paris.
Le député visait particulièrement le pouvoir d’achat des agriculteurs. Un argument qui a trouvé écho auprès des autres intervenants à la tribune. Pour Jean-Luc Demarty, directeur général de l’agriculture à la Commission européenne, il faut une aide unique à l’hectare qui assure un revenu de base à l’exploitant.
« Les aides ne doivent plus être accordées sur une base historique qui n’a plus aucune justification », a-t-il déclaré, ajoutant qu’il faudrait également veiller à ce que le niveau d’aides à l’hectare se rapproche d’un pays à l’autre. Selon lui, les aides devront également « verdir ».
Du côté français, Jean-Marc Bournigal, directeur général des politiques agricole, agroalimentaire et des territoires au ministère de l’Agriculture, a appelé au maintien des outils communautaires de régulation des marchés pour éviter l’extrême volatilité des prix.
« Se préoccuper du revenu des agriculteurs, c’est aussi revoir l’organisation économique des filières, inventer de nouveaux mécanismes financiers nationaux et communautaires (assurance revenu, filets de sécurité) et se positionner sur des produits qui ont une valeur ajoutée plus importante », a-t-il souligné.
Jean-Luc Demarty croit modérément aux interprofessions et aux assurances et n’envisage le stockage public et privé qu’à des niveaux très bas pour éviter la constitution de stocks pléthoriques.
En revanche, il prône la mise en place de nouveaux instruments de soutien comme les fonds mutuels soutenus par l’Union européenne et les Etats membres. Un mécanisme qui consiste à prélever de l’argent quand les cours sont bons pour les redistribuer en situation de crise.