Les députés européens de la commission de l'agriculture ont lancé lundi le débat sur l'avenir de la Pac après 2013, en ouverture de longues discussions sur le sujet, en examinant le projet de rapport du député anglais George Lyon.
Ce rapport réclame, dans les grandes lignes, une « politique alimentaire et agricole » communautaire (Paac) forte, « multifonctionnelle », « cohérente et crédible », dotée d'un budget conséquent et qui soit maintenue « sur tout le territoire européen » afin d'« aider les agriculteurs tout en profitant plus efficacement à la société ».
Le rapport souhaite engager la nouvelle Paac sur « cinq axes prioritaires », à savoir la sécurité de l’approvisionnement alimentaire et le commerce équitable, la durabilité, l’agriculture dans toute l’Europe, la préservation de la biodiversité et la protection de l’environnement, et la croissance verte. G. Lyon voudrait ainsi « délivrer à l’avenir une Pac plus équitable, plus verte et plus durable ».
Pour que la Paac puisse « répondre aux nouvelles priorités et satisfaire les attentes de tous les États membres de l’UE, son enveloppe budgétaire devra être maintenue à tout le moins à son niveau de 2013 dans le cadre des nouvelles perspectives financières », souligne le député britannique.
« Pour la première fois, martèle G. Lyon dans son rapport, nous ne pouvons pas simplement “ouvrir les vannes” et produire plus de denrées alimentaires en utilisant plus d’énergie et de matières premières » en raison de « la crise énergétique », de « la hausse des coûts de l’énergie », du « réchauffement climatique » et de « la nécessité de réduire les émissions de gaz à effet de serre ».
Ainsi, « l’agriculture européenne et mondiale devra produire plus de denrées alimentaires avec moins de terres, moins d’eau et moins d’énergie », insiste-t-il.
Cependant l’objectif « fondamental » de cette nouvelle Pac « devra rester celui de la compétitivité de l’agriculture européenne face à des partenaires commerciaux bien subventionnés tels que les États-Unis, le Japon, la Suisse ou la Norvège, tout en garantissant des conditions commerciales équitables pour les agriculteurs européens », explique le rapport.
Les agriculteurs européens et la Pac « doivent montrer qu’ils ont certaines réponses aux défis du XXIe siècle et qu’ils font partie de la solution, pas du problème », reprend George Lyon.
Si le texte évoque la nécessité de « prendre des mesures afin de renforcer le pouvoir de négociation des producteurs et des organisations de producteurs et d’améliorer le fonctionnement de la chaîne d’approvisionnement alimentaire », par contre sur la régulation des productions, le texte ne s'étend pas. Il indique que le Parlement « considère qu’il convient de mettre en place un filet de sécurité minimal dans le cadre de la future Pac afin de gérer la volatilité extrême des prix sur les marchés et de répondre rapidement et efficacement aux crises économiques touchant le secteur ».
Le Parlement européen devrait se prononcer par le vote sur ce rapport au début de juin, avant l'adoption finale en juillet en session plénière et le renvoi à la Commission (premier avis en novembre). La consultation publique sur l'avenir de la Pac d'après 2013, annoncée lundi par le commissaire à l'Agriculture Dacian Ciolos, est ouverte jusqu'en juin.
A télécharger :
• Projet de rapport de George Lyon sur l’avenir de la politique agricole commune après 2013
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