Alors que les décisions françaises sur le bilan de santé de la Pac pourraient être annoncées jeudi lors de la visite de Nicolas Sarkozy dans le Maine-et-Loire, Orama s'inquiète de la tournure que semblent prendre les choses. Une partie des aides aux producteurs de grandes cultures serait en effet réorientée vers d'autres secteurs de production.
«Conforter le revenu des uns en mettant en difficulté celui des autres: dans quel autre domaine que l'agriculture peut-on assister à de telles pratiques ?», s'interroge l'union des grandes cultures, mardi, dans un communiqué.
Selon Orama, «un prélèvement massif, sans progressivité, mettrait en cause la pérennité de nombreuses exploitations Scop, particulièrement fragiles - 35% d’entre elles dégageaient un revenu disponible inférieur à 20.000 € en 2006 -, et une chute des soutiens aurait des effets désastreux. Dans certaines régions, avec une baisse de 20% des soutiens, plus de 40% des exploitants en Scop dégageraient un revenu disponible inférieur à 10.000 € !»
Le syndicat rappelle que la filière céréales dégage un excédent de 6,5 milliards d’euros à l’exportation. «A l’heure où notre pays traverse une crise financière difficile, sacrifier des acteurs majeurs de l’économie, qui ont mis des décennies à se structurer, constitue une décision politique incompréhensible» estime Orama.