La commune de Schnersheim, un peu plus de 500 habitants, se situe à une vingtaine de kilomètres de Strasbourg. Elle possède une douzaine d’exploitations agricoles dont plusieurs élevages avec leurs nuisances. Pour inciter les éleveurs à sortir du village, la municipalité a créé en 2000 une zone réservée à leurs nouveaux bâtiments. Quatre en ont fait usage jusque là.
«Le conseil municipal souhaite soutenir les agriculteurs, leur donner le cadre pour s’agrandir, leur permettre de prendre leur part au développement rural et de vivre en bons termes avec tout le monde» explique René Hepp, le maire.
La zone d’activité agricole est délimitée par un Plan local d’urbanisme (PLU). Il prévoit un «ticket d’entrée» de 4.500 € au titre de la participation aux travaux de viabilisation. La commune laisse chaque agriculteur gérer son installation dans la zone. S’il y possède du foncier, pas de souci. Dans le cas inverse, il doit s’entendre avec un propriétaire pour échanger ou acheter une parcelle.
«Une telle zone est une très bonne idée à la base. Mais il aurait fallu un mini-remembrement pour que chacun y ait accès. Cela a été envisagé mais abandonné en raison d’oppositions diverses» regrettent Eliane et Michel Schotter, qui viennent d’installer leur bâtiment d’engraissement porcin dans la zone.
«Si c’était à refaire, il serait intéressant de créer un Gaec partiel laitier en construisant une seule étable de 250 places» analyse Christian Kubler, l’un des éleveurs.
Le bilan final reste tout de même positif. «Nous apprécions d’avoir de la place et de ne plus gêner personne» déclarent unanimement les éleveurs. «Il est plus facile de se donner des coups de main.
«Quand je pars en vacances, ce sont mes collègues qui s’occupent de l’affourragement», ajoute Dominique Velten, l’un des trois producteurs de lait.
Un surcoût pour le non propriétaire «M’installer ici m’est revenu plus cher que prévu» raconte Christian Kubler. Il ne possédait pas de foncier dans la zone. Il a dû acheter une parcelle de 2 ha pour installer le bâtiment qui loge ses 65 laitières et leur suite. Il lui en a coûté 60.000 €. En retardant son projet, il est passé à côté des aides du PMPOA 1 et n’a plus été retenu par le PMPOA 2. Il a ainsi perdu 30.000 € supplémentaires de subventions. |