«Les experts tirent la sonnette d’alarme sur les effets induits de la crise» financière et économique dans les pays en développement et émergents, souligne une note de veille du service de la statistique et de la prospective (SSP) du ministère de l'Agriculture.
«Différents modes de contagion sont mis au jour, impliquant notamment le secteur agricole et faisant craindre une nouvelle crise alimentaire», poursuit-elle.
«Les ressources financières brutes des pays en développement pourraient baisser de 25%, même en considérant une aide au développement constante», selon la note, qui s'appuie sur des études réalisées par différents organismes.
Les pays en développement et émergents sont également affectés par la contraction du commerce mondial et les effets induits par la baisse de croissance (faillites d’entreprises, dépréciation des monnaies locales, diminution des cours des matières premières...)
«Ces impacts touchent l’agriculture, secteur économique majeur dans la plupart des pays en développement et émergents, tant en termes de croissance que d’emploi et de répartition des revenus», observe le SSP.
«Le resserrement de l’offre de crédit devrait jouer directement sur les capacités à financer l’importation de produits alimentaires, l’achat d’intrants et l’investissement dans la production agricole. En outre, la baisse du prix des matières premières agricoles affecte fortement les producteurs et l’économie générale de ces pays», ajoute-t-il.
A ces difficultés actuelles pourraient s’ajouter des facteurs d'instabilité comme les risques climatiques et sanitaires et la volatilité des prix agricoles.
Le SSP note également que le sommet du G8 du 20 avril sur l’agriculture, «s’il n’a pas dégagé de consensus sur des réformes concrètes ou des engagements fermes, propose des pistes à approfondir (notamment sur la spéculation, les stocks) et contribue à entériner l’idée de gouvernance et d'expertise élargies sur ces questions de sécurité alimentaire».