Une étude initiée en 2000 par le syndicat du bassin de la Vouge a mis en évidence une pollution ponctuelle des eaux par les pesticides provenant de l'activité agricole mais aussi de l'utilisation des phytosanitaires en zone non agricole. Dans cette région périurbaine du Dijonnais, le développement des communes, les conflits d'usage de l'eau et les sécheresses successives ont rendu plus aiguë la question de la restauration et la préservation de la qualité de l'eau.
Après l'élaboration du Sage (Schéma d'aménagement et de gestion de l'eau) en 1994, la mise en place d'une commission locale de l'eau en 1999, le syndicat de bassin a décidé en 2004 de s'engager dans des actions concrètes au premier rang desquelles figure la création de plates-formes de remplissage et de rinçage des pulvérisateurs.
«Nous pouvions nous engager financièrement que si au moins 50% des agriculteurs étaient partie prenante», explique Christophe Eggenschwiller, responsable de l'unité Saône à l'agence de l'eau Rhône-Méditerranée-Corse.
Défi relevé puisque sur 54 exploitations du secteur, 36 se sont lancées dans la réalisation de plates-formes. 29 aires de remplissage et de lavage individuelles et 4 collectives ont été construites ces dernières années dans ce secteur de plaine.
L'effort consenti par les agriculteurs n'est pas négligeable car ces investissements non productifs ont représenté entre 10.000 € et 15.000 € par unité subventionnée à hauteur de 40% (Agence de l'eau et Feader).
Chaque agriculteur a pu bâtir son projet en fonction de la configuration des lieux, de ses problèmatiques et de ses attentes. «La démarche d'incitation a prévalu tout comme la concertation et le dialogue», précise Dominique Chambrette, président de la chambre d'agriculture.
La multiplication des interventions maîtrisées aux champs donne à la plate-forme phytosanitaire un rôle plus crucial encore dans la maîtrise des pollutions.
En zone non agricole «Défi Biètre» concerne aussi la réduction de l'utilisation de pesticides en zone non agricole. Des actions auprès des communes sont menées en matière de diagnostic des pratiques, élaboration de plans de désherbage communaux, formation des applicateurs et mise en place de pratiques alternatives. Des plaquettes de sensibilisation sont diffusées auprès des particuliers en jardineries. |