Selon une étude de l'observatoire des statistiques du Commissariat général au développement durable publiée jeudi, les pesticides étaient présents en 2007 dans 91 % des points suivis dans les cours d'eau et dans 59 % des points en eaux souterraines.
Ce qui confirme les chiffres observés les années précédentes. « Si les teneurs mesurées sont parfois faibles, elles traduisent très clairement une dispersion généralisée des pesticides dans les milieux aquatiques. »
L'étude montre que le niveau de contamination est plus important dans les rivières (où la concentration totale en pesticides est supérieure à 0,5 μg/l sur 18 % des points de mesure) que dans les eaux souterraines (3,8 %). Les régions les plus touchées restent les zones de grandes cultures céréalières et viticoles. Les substances les plus fréquemment rencontrées sont des herbicides.
Pour les cours d'eau, les normes de qualité portent sur dix-huit substances ou groupes de substances. 11 % des points de mesure ne respectent pas ces normes pour au moins une de ces substances.
« Deux substances, le diuron et l'isoproturon, sont responsables de trois quarts des dépassements de normes », développe l'étude.
Par ailleurs, deux tiers des quinze substances les plus rencontrées dans les cours d'eau – toutes des herbicides – ne sont pas à ce jour couvertes par une norme. C'est le cas notamment du glyphosate et de son métabolite l'AmPA qui sont respectivement les troisième et première substances les plus fréquemment quantifiées dans les rivières.
Dans les eaux souterraines, ce sont près de 18 % des points suivis qui ne respectent pas les normes de qualité, dont près de 4 % au titre de la concentration totale en pesticides. L'ensemble de la France est concerné.
L'essentiel de ces dépassements de normes est dû à l'atrazine déséthyl, principal métabolite de l'atrazine, et, dans une moindre mesure, à l'atrazine elle-même, pourtant interdite d'usage depuis octobre 2003. « Sur les quinze pesticides les plus quantifiés en 2007, sept sont des métabolites et cinq sont interdits d'usage en 2007 », précise le rapport.