Le tribunal administratif de Fort-de-France a annulé jeudi deux dérogations préfectorales autorisant l'épandage aérien de produits phytosanitaires sur les bananeraies, a annoncé l'AMSES Martinique, Association médicale pour la sauvegarde de l'environnement et de la santé.
Les deux arrêtés concernés, pris en 2012 et 2013, étaient cette fois examinés sur le fond. L'épandage aérien demeure cependant en cours en Martinique puisqu'un nouvel arrêté préfectoral dérogatoire avait été pris le 18 novembre. Le tribunal administratif a cette fois annulé définitivement les deux arrêtés préfectoraux pris en août 2012 et février 2013, déjà respectivement suspendus en référé, dont le premier partiellement, en octobre 2012 et août 2013.
L'ASSAUPAMAR, Association pour la sauvegarde du patrimoine martiniquais, et l'AMSES, étaient à l'origine de la requête auprès du tribunal.
Le docteur Josiane Jos-Pelage, présidente de l'AMSES, n'a pas caché son soulagement : « C'est pour nous une très bonne décision qui conforte notre détermination à demander la suspension et l'annulation de la quatrième dérogation. »
En effet, entre-temps, le préfet de la Martinique a délivré, le 18 novembre, un nouvel arrêté autorisant temporairement l'épandage aérien sur les bananeraies. Or, cette décision a été prise « en catimini », a déploré le Dr Jos-Pelage, ajoutant : « C'est scandaleux il n'y a pas eu de consultation publique contrairement aux précédents arrêtés. »
L'AMSES envisage ainsi de s'attaquer à cette nouvelle dérogation et s'exprimera sur le sujet dans les prochains jours.
La préfecture de la Martinique n'a pas souhaité s'exprimer sur ce dossier. La dérogation du mois de novembre n'étant pas concernée par la décision de jeudi, elle permet la poursuite de la pratique de l'épandage aérien sur les bananeraies, en Martinique, afin de lutter contre la cercosporiose noire, maladie affectant la banane.