Plusieurs organisations, dont Greenpeace et le réseau PAN Europe (Pesticide Action Network) ont dénoncé jeudi de nouvelles normes européennes en matière de limites maximales de résidus (LMR) de produits phytosanitaires dans les aliments, qui doivent entrer en vigueur le 1er septembre et menacent, selon elles, notre sécurité alimentaire.
L'ONG néerlandaise Natuur en Milieu et le réseau PAN Europe, auquel appartient notamment l'association française MDRGF (Mouvement pour le droit et le respect des générations futures), ont lancé une action en justice devant la Cour européenne de justice contre cette nouvelle réglementation.
Selon ces associations, le nouveau règlement – qui vise à harmoniser dans l'UE les plafonds autorisés pour la présence de résidus de pesticides dans les aliments – devrait entraîner une augmentation «spectaculaire» des limites existantes.
D'après une étude publiée jeudi par Greenpeace et l'ONG environnementale autrichienne Global 2000, «plusieurs centaines de limites maximales en résidus (LMR) deviennent désormais dangereuses pour les consommateurs», et ce «au regard même des normes d'analyse et des méthodes d'analyse fixées par l'UE». «En particulier, la consommation de pommes, poires, raisins, tomates et poivrons qui pourrait désormais poser des risques pour la santé des enfants», précisent les associations dans un communiqué.
«La Commission n'a pas rempli son obligation de fixer des limites légales les plus basses possibles», a estimé Elliott Cannell, coordinateur de PAN Europe, lors d'une conférence de presse à Bruxelles. «Elle n'a pas non plus évalué les effets cumulatifs des pesticides sur la santé humaine», selon François Veillerette, président du MDRGF, cité dans le communiqué, justifiant ainsi l'action en justice menée par Natuur en Milieu et PAN Europe.
A l'heure actuelle, chaque pays de l'UE dispose de ses propres seuils légaux pour les pesticides.