Dans le contexte de la réforme de la Pac et de l'évaluation de la loi d'avenir par le Sénat, s'est tenue, le 30 janvier 2013, une journée d'échanges autour de l'utilisation des produits phytosanitaires.
L'après-midi a été ouverte par Olivier Le Gall, directeur scientifique délégué aux affaires scientifiques de l'Inra, définissant les termes d'agroécologie et de biodiversité pour faire écho au cap pris par le ministère de l'Agriculture, et décrire les axes de recherche pour l'innovation agricole.
Des exemples de terrain sont venus étayer ces problématiques. Le Cirad (1) a présenté les avancées relatives à la culture de la banane aux Antilles. La mise en place de systèmes de culture innovants est un succès, avec la réduction de moitié de l'utilisation des produits phytosanitaires. Le Cirad a rappelé la nécessité de construire des solutions « cousues main » pour chaque problématique.
L'Acta (2) et l'Unaf (3) ont toutes deux affirmé l'effet des produits phytosanitaires sur la santé des colonies d'abeilles. Elles demandent notamment la mise en place d'évaluations pour les produits phytosanitaires, avant et après leur mise sur le marché, prenant en compte les nouvelles connaissances et la surveillance d'expositions et d'effets ; le développement d'alternatives techniques à l'usage des pesticides ; l'intégration de la valeur économique du service de pollinisation à l'échelle du territoire. « Nous sommes très inquiets pour l'avenir de l'abeille et de l'apiculture », a déclaré la vice-présidente de l'Unaf.
Ecophyto : « les résultats sont largement insuffisants »
Le président du comité de gouvernance et de consultation du plan Ecophyto est à son tour intervenu. À mi-parcours et à l'orée des objectifs de départ, pour 2018, « les résultats sont largement insuffisants ». « Un objectif de baisse de 30 % de l'utilisation des produits phytosanitaires à l'horizon de 2020 est ambitieux mais possible ». Pour cela, il a préconisé de « préparer d'ores et déjà la réforme de la Pac 2020 », de « lutter contre la fraude sur les produits phytosanitaires » avec une harmonisation de la lutte au niveau européen, d'activer de nouveaux leviers de recherches, dans le privé avec le développement du biocontrôle, et dans le public, à travers l'Inra, en renforçant la recherche sur des variétés moins dépendantes des engrais et des pesticides, et sur l'approche économique des systèmes productifs.
La journée a été conclue par le directeur général de l'alimentation (DGAL), rappelant le lien fort unissant l'alimentation et l'agriculture : « Je voudrais appeler l'attention sur la nécessité d'emmener toutes les parties intéressées et ne pas en diaboliser certaines ». « Il faut évoluer, progresser, trouver des solutions, collectivement ».
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(1) Cirad : Centre de coopération international en recherche agronomique pour le développement.
(2) L'Acta est le réseau des instituts des filières animales et végétales.
(3) Unaf : Union nationale de l'apiculture française.
