Le tribunal de commerce de Rennes n'avait reçu aucune offre de reprise, à la date limite du lundi 10 juin 2013 à midi, pour l'abattoir Gad SAS de Lampaul-Guimiliau (Finistère), en redressement judiciaire depuis février 2013 et où 850 emplois sont en sursis, a-t-on appris de source syndicale.
« Je viens d'avoir l'administrateur judiciaire. Il n'y a aucun repreneur pour Gad », a déclaré Olivier Le Bras, représentant du personnel dans le cadre de la procédure de liquidation. « Sauf incident, on doit travailler jusqu'au 21 août. Mais ça peut s'arrêter avant, s'il y a un problème de trésorerie par exemple », a souligné le syndicaliste.
« L'administrateur judiciaire ne veut pas travailler dans l'urgence, il veut que ça se fasse dans les meilleures conditions. [...] On veut explorer les quelques pistes qui nous restent », a ajouté M. Le Bras. Une action commune avec les agriculteurs est prévue dès mardi, a-t-il annoncé, soulignant : « On a été gentils jusqu'à maintenant ; mais, là, ça va se durcir. »
Après une réunion en début d'après-midi à Lampaul, les salariés se rendront en voiture jusqu'au siège social du groupe, à Saint-Martin-des-Champs, près de Morlaix. Ils seront accompagnés par les agriculteurs en tracteurs et bloqueront de fait la quatre-voies dans le sens Brest-Rennes, sur la quinzaine de kilomètres séparant Lampaul-Guimiliau de Saint-Martin-de-Champs.
L'abattoir de Lampaul a une capacité d'abattage de 3 millions de porcs par an, mais il tourne actuellement à 1,5 million, ce qui fragilise sa situation financière. Les abattoirs bretons souffrent en particulier de la réduction des approvisionnements.
Le parc des élevages porcins bretons est vieillissant et les producteurs affirment travailler à perte car, face à la hausse des cours mondiaux des matières premières dont ils sont tributaires pour l'alimentation de leurs bêtes, la grande distribution refuse d'augmenter le prix d'achat aux éleveurs. Les industriels de la filière mettent également en cause l'Allemagne qu'ils accusent depuis plusieurs années de dumping social.
Les élus de la région font valoir que l'abattoir de Lampaul est « le seul en France » à disposer d'« un agrément lui permettant d'exporter dans tous les pays, notamment en Chine », un marché en pleine croissance.
La société Gad est détenue à 65 % par la coopérative morbihannaise Cecab et à 35 % par le groupement de producteurs Prestor. Elle emploie respectivement 850 et 650 personnes dans ses abattoirs de Lampaul-Guimiliau et de Josselin (Morbihan), ainsi que 50 salariés à son siège de Saint-Martin-des-Champs (Finistère) et 80 dans son atelier de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique).
L'entreprise, qui abat au total quelque 2,4 millions de porcs chaque année et a affiché un chiffre d'affaires de 453 millions d'euros en 2012, a été placée en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Rennes le 27 février, avec une période d'observation de six mois.
encore une histoire de coopérative!
mardi 11 juin 2013 - 10h38
A toujours vouloir grossir ,on arrive à éclater,en voici encore une fois la preuve ,3 millions de capacité et cela tourne à 50%, en plus l'Europe qui devait être la panacée , se révèle être un foutoire pas possible qui coûte très cher à tout le monde , mais ce n'est pas grave puisque plusieurs firmes et organismes professionnels prônent encore le grossissement des élevages en incitant les paysans à se lancer dans de grands investissement , tout ces gens manquent de réalisme , mais ce n'est pas ceux qui conseillent qui seront les payeurs au bout du compte !