Guillaume Garot, ministre délégué à l'Agroalimentaire, a annoncé ce vendredi 12 avril 2013 à Laval que la table-ronde sur la filière porcine de lundi serait l'occasion d'annoncer des orientations, notamment sur les prix du porc et les contrats en volailles, « pour que les éleveurs puissent retrouver de l'espoir ».
« Ma place de ministre et de Mayennais, c'est d'être aujourd'hui au contact de ceux qui sont dans la difficulté et s'inquiètent pour leur avenir. » C'est ainsi que Guillaume Garot, ministre délégué à l'Agroalimentaire, a débuté son discours face aux quelque 200 éleveurs réunis vendredi devant la préfecture de la Mayenne, à Laval, sous les drapeaux de la FNSEA et de Jeunes Agriculteurs.
« Les prix ne permettent plus de vivre, quelles que soient les productions », admet-il. Guillaume Garot a assuré qu'il était déterminé à trouver un « dispositif satisfaisant pour garantir la prise en compte des coûts de production ». Son souhait : redonner de l'équilibre aux filières en fixant de nouvelles règles du jeu dans les négociations. « Les prix pratiqués doivent permettre aux producteurs de reprendre confiance », insiste-t-il.
Aides Pac : « donner davantage à ceux qui sont dans l'élevage »
Lorsqu'un éleveur de porcs prend la parole, la tension monte d'un cran. « Il faut aller très vite, monsieur le ministre, s'exclame-t-il. Le cochon baisse toutes les semaines, rien n'est fait et on ne va pas pouvoir attendre les accords du début de l'année prochaine. On vous a rencontré, en septembre. Aujourd'hui, un abattoir est en redressement. Il est mort parce que les éleveurs n'y mettent même plus de cochons, parce qu'ils ne savent pas s'ils vont être payés demain ! »
L'occasion pour Guillaume Garot de rebondir sur la responsabilité de tous les maillons d'une filière. « Il faut une solidarité entre l'ensemble des acteurs de la filière porcine, se défend-il. Ça ne dépend pas que de l'Etat, mais aussi des opérateurs, des groupements de producteurs et de tous ceux qui ont un rôle à jouer ». Le ministre regrette de voir des abattoirs français en surcapacité alors que des cochons sont abattus ailleurs qu'en France. « Si des camions français partent en Espagne, c'est parce que les cochons y sont payés plus cher, rétorque l'éleveur. Ça n'est pas pour affamer les abattoirs français. » Guillaume Garot clôt le sujet en rappelant que seront annoncées, dès lundi, des orientations, notamment sur les prix du porc et les contrats en volailles, « pour que les éleveurs puissent retrouver de l'espoir ».
Enfin, le ministre a déclaré que la répartition des aides de la Pac devrait faire l'objet d'ajustements. « Qui profite essentiellement des aides de la Pac ? Ce sont les céréaliers. Il faut mettre de la justice là-dedans. Comment ? En renégociant. Avec Stéphane Le Foll, nous nous battons pour que l'on puisse majorer les 50 premiers hectares, afin de donner davantage à ceux qui sont dans l'élevage. Mais ce ne sera pas simple. »