Dans un communiqué du 13 juin, le Marché du porc breton (MPB) « s'étonne de l'immobilisme » du gouvernement concernant l'embargo russe sur la viande porcine européenne. « Les plus optimistes pensaient que Monsieur Le Foll aurait annoncé quelques décisions [...] au congrès des JA à Saint-Brieuc. Silence radio. »
Ce communiqué intervient aussi après la rencontre entre François Hollande et Vladimir Poutine dans le cadre des cérémonies de commémoration du 70e anniversaire du débarquement en Normandie. La filière espérait que le président de la République aborderait le dossier avec son homologue russe lors de leur tête à tête à l'Elysée. « La Russie a sollicité, sans succès, la Commission européenne pour amender le certificat sanitaire européen de façon à rétablir les relations commerciales avec les pays sanitairement indemnes de peste porcine africaine sur sangliers, assure le MPB. Malgré le travail conséquent et positif réalisé entre les autorités sanitaires russe et française, la “diplomatie” gèle le dossier. »
Le MPB traduit le sentiment général : celui d'être sacrifié sur l'autel politique, à cause du dossier ukrainien. « Les éleveurs de porcs subissent la pression sur leur prix de vente, les abattoirs exportateurs “réduisent la toile”, ayant perdu le débouché et de la compétitivité. Le gouvernement reste impassible, donne l'impression de "botter en touche" et de mépriser le secteur. »
Le MPB pointe du doigt ce qu'il estime être les contradictions du gouvernement. Le ministre a maintes fois affirmé sa volonté de voir la production renouer avec la croissance. « La balance commerciale porcine [...] est redevenue déficitaire [...]. Ce sont des emplois en moins ! Le comportement actuel va aggraver la situation en 2014. Les discours du gouvernement [...] resteront sans effets si l'accès aux marchés, à tous les marchés, n'est pas garanti. »