Depuis mercredi 4 heures du matin, des producteurs de porcs et de bovins bloquent deux centrales d'achat de la grande distribution à l'appel de la FRSEA et de Jeunes Agriculteurs de Bretagne.
En Ille-et-Vilaine, 80 producteurs sont arrivés tôt pour bloquer la base logistique Easydis du groupe Casino située à Gaël aux confins de trois départements, l'Ille-et-Vilaine, les Côtes-d'Armor et le Morbihan. Ils ont laissé les camions accéder ainsi que les personnels avant de bloquer les accès du site avec des tas de terre pour empêcher toutes sorties. Les manifestants ont intercepté un camion transportant des jambons et lardons de la marque Herta dont une partie de la cargaison avait une origine inconnue. D'autre part, ils ont empêché un camion, contenant des briques de lait belge, d'accéder au site.
Dans le Finistère, ce sont les entrées de la Scarmor, l'une des centrales d'achat des centres Leclerc qui sont bloqués par des palettes de bois et de la terre à Landerneau par une vingtaine d'agriculteurs.
Les manifestants réclament une revalorisation des prix du porc et de la viande bovine
Les manifestants réclament une revalorisation des prix du porc et de la viande bovine. Il manque 0,60 €/kg de carcasse en viande bovine et 0,20 €/kg de carcasse de porc aux éleveurs pour couvrir les coûts de production. Les trésoreries sont au plus mal.
« C'est un avertissement à la grande distribution. Nous attendons une hausse des prix qui doit se répercuter sur les éleveurs le plus rapidement possible », explique François Valy, président de la section porcine de la FRSEA. Les producteurs demandent aussi un meilleur encadrement des promotions par un arrêté, promis par Stéphane Le Foll, mais dont le projet ne les satisfait pas en termes d'encadrement des prix.
« Il est hors de question de revoir des promotions à 1,97 €/kg la côte de porc chez Leclerc ou à 1,60 €/kg l'épaule comme on a pu voir en février dans le nord de la France. Comment voulez-vous que le consommateur s'y retrouve ! », dénonce l'éleveur.
L'opération devrait se poursuivre sur les deux plateformes d'ici à la fin de la semaine avec un roulement d'une vingtaine d'agriculteurs par canton entrainant une désorganisation des centrales.