Guillaume Roué, le président d'Inaporc (interprofesion porcine), a prévenu, mercredi, lors d'une conférence de presse, qu'il fallait que tous les maillons de la filière porcine fasse en sorte que la hausse du prix de l'aliment soit répercutée en sortie d'abattoir ou de salaisonnerie. Faute de quoi une partie de la production pourrait décrocher.
« Nous sommes dans un scénario qui rappelle celui de 2007, insiste Guillaume Roué. Le prix de l'aliment a déjà augmenté de 35 €/t, ce qui représente 14 centimes d'euro en plus sur le coût de revient du kilo de carcasse. Les producteurs n'auront pas les moyens d'affronter seuls une crise de l'ampleur de celle engendrée par la flambée des céréales en 2007. »
La meilleure manière de faire passer ces hausses serait que la grande distribution et la salaisonnerie privilégient la viande française. « D'autant que les opérateurs étrangers, en sentant l'affaiblissement des éleveurs français, pourraient accentuer leur pression sur le marché hexagonal », prévient Guillaume Roué.
L'interprofession prépare également le terrain pour demander des restitutions à l'exportation. A plus long terme, elle attend aussi des pouvoirs publics qu'ils fassent avancer, à Bruxelles, le dossier des distorsions de concurrence avec l'Allemagne, tant au niveau de la production que de l'abattage découpe.
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