Michel Bloc'h, le président de l’UGPVB (Union des groupements de producteurs de viande de Bretagne), et Fortuné Le Calvé, le président du Comité régional porcin de Bretagne, ont réaffirmé jeudi lors d’une conférence de presse au Space, l’importance pour la filière porcine française d’arriver à réduire les distorsions de concurrence qui existent par rapport aux autres bassins de production européens, et en particulier l’Allemagne.
«Habituellement, l’Allemagne mettait un genou à terre avant nous lors des crises, remarque Michel Bloc'h. Cette fois, nous souffrons plus qu’eux. La première distorsion de concurrence est la main-d’œuvre dans les abattoirs. Il y a un différentiel de 5-6 € par porc.»
Les deux responsables demandent donc une harmonisation communautaire de la situation. En insistant sur le fait qu’il ne s’agit pas pour eux d’aligner les salaires du personnel des abattoirs français sur ceux pratiqués en Allemagne, mais d’obtenir un alignement par le haut.
En attendant, les représentants des groupements et des producteurs attendent la mise en place effective par les pouvoirs publics des assurances crédit exportation. Ils doutent toutefois que le dispositif prévu par les pouvoirs publics, Cap export, soit efficace. «Dans le dispositif assuranciel précédent, la commission était de l’ordre de 1 à 2 pour mille, détaille Michel Bloc'h. Là, elle atteindrait 3 à 6%.»
Ils ont également insisté sur la nécessité d’augmenter le nombre de porcs à passer au Marché du porc breton (MPB). Le président du MPB qui porte depuis longtemps cette revendication reçoit donc le soutien du CRP et de l’UGPVB. «Il faut que les abatteurs viennent au Cadran pour acheter des porcs, et plus seulement pour fixer les prix», tempête Fortuné Le Calvé. L’objectif serait d’arriver à présenter 90.000 porcs par semaine d’ici au printemps prochain au MPB (Marché du porc breton).
Dans la lignée de cette idée, les deux responsables sont aussi revenus sur l’idée lancée depuis plusieurs années du regroupement des producteurs, à l’image de ce qui s’est fait en légumes. «Nous avons aujourd’hui l’appui des syndicalistes [au niveau local, NDLR] pour l’AOP, explique Michel Bloc'h. Nous cherchons à mettre en place un outil légal d’intervention sur le marché.» L’idée est, en concertation avec les abatteurs, de disposer de fonds pour évacuer les quelques milliers de porcs qui, certaines semaines, encombrent le marché, et ainsi assurer la fluidité du commerce.