Ils n'étaient pas nombreux ce matin devant le siège du groupe Bigard à Quimperlé (Finistère) pour mettre la pression sur l'industriel. Ce dernier a annoncé jeudi à ses fournisseurs qu'il paierait cette semaine les porcs à 1,329 €/kg, une cotation de référence fixé par ses soins. Les cadres dirigeants de Bigard ont reçu une délégation d'éleveurs. Bilan de la rencontre, selon Paul Auffray, le président de la Fédération nationale porcine (FNP) : l'abatteur ne dévie pas de sa consigne de prix mais n'exclut pas de participer à une réunion de la dernière chance sur l'avenir du Marché du porc breton (MPB).
« Nous n'étions pas nombreux, regrette Paul Auffray. Je ne sais pas si tout le monde a compris que c'est la viabilité du MPB qui est en jeu. Veut-on collectivement conserver l'outil ? Les représentants de Bigard nous ont expliqué que le groupe perd beaucoup d'argent chaque semaine, qu'il ne peut pas rester dans un système qui ne reflète pas l'offre et la demande. Nous leur avons demandé s'ils participeraient à une réunion de la dernière chance organisée avec leur profession. Ils n'ont pas dit non. Nous allons tenter d'organiser cette rencontre pour faire évoluer le règlement du Cadran. »
Quel est le positionnement des groupements de producteurs ? « Leur silence est assourdissant, poursuit-il. Qu'est-ce que ça cache ? Je ne sais pas. » Et surtout sa crainte est que d'ici à la fin de la semaine, Cooperl Arc Atlantique, emboîte le pas à Bigard sur le terrain du prix. La coopérative a annoncé sa décision de ne plus acheter au MPB en même temps que l'abatteur privé. « C'est le retour des blouses noires dans les cours de ferme, prévient Paul Auffray. La perte de la transparence sur les prix ! Et c'est le risque de voir le prix du porc dévisser à coup de 5 centimes ! »
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