Une dizaine de producteurs de porcs a investi dans le calme lundi après-midi le site de l'ancien abattoir de porcs Gad SAS de Lampaul-Guimiliau (Finistère) afin de réclamer la remise en marche de l'usine, a constaté un correspondant de l'AFP.
Les producteurs de porcs, souvent des membres des Jeunes Agriculteurs (JA), se sont cependant vus refuser l'accès aux bâtiments, alors qu'ils voulaient voir dans quel état se trouvait la chaîne d'abattage. Ils ont fini par quitter le site pour se regrouper devant le grilles en début de soirée.
« On estime que si le maillon de l'abattage n'est pas rétabli dans le nord du Finistère, la production porcine locale sera divisée par deux dans les cinq ans », a indiqué Yves-Hervé Mingam, producteur de porcs et membre des JA.
« Personne ne sait dans quel état est l'abattoir, on sait juste qu'il y a eu une mise en vente de la chaîne d'abattage, donc on a peur que l'abattoir se vide et qu'un jour il ne soit plus reprenable », a-t-il poursuivi.
Les producteurs de porcs ont été rejoints par d'anciens salariés, des élus et des porteurs du projet de reprise de l'ancien abattoir, après la fermeture du site en octobre dernier par l'entreprise qui a regroupé ses activités à Josselin (Morbihan).
Ce projet de reprise prévoit la création de 250 emplois avec un abattage de 9.500 porcs par semaine (contre 28.000 par semaine auparavant).
Les porteurs du projet dénoncent le refus du groupe coopératif morbihannais Cecab, actionnaire majoritaire de Gad et propriétaire du site, de céder ou louer les locaux.
Les sept anciens cadres de Gad SAS à l'origine de ce projet de reprise disposent du soutien de quatre groupements de producteurs de porcs, représentant 50 % de la production bretonne, mais aussi d'élus locaux, des chambres d'agriculture, d'industriels privés et coopératifs.