D'abord épluché le 21 juillet 2015 au ministère de l'Agriculture, le rapport du médiateur des relations commerciales a été rendu public le 22 juillet au soir. Même s'il ne dénonce pas l'identité des maillons faibles, il traduit l'hétérogénéité des hausses de prix accordées par l'aval.
Comme l'avait annoncé Stéphane Le Foll, « les données recueillies par FranceAgriMer ou relevées sur le marché montrent un mouvement de hausse des prix d'achat des animaux aux producteurs, plus marqué pour le porc que pour les bovins », révèle le rapport. Ainsi, la cotation moyenne des bovins a gagné 10 centimes d'euro par kg depuis la table ronde du 17 juin, alors que les producteurs en attendaient 20. Le rapport rappelle que « les pouvoirs publics, les organisations professionnelles, les grandes entreprises de l'abattage et de la découpe ne peuvent pas établir et diffuser des consignes relatives aux prix auxquels il convient d'acheter les animaux aux producteurs ou groupements de producteurs. La réalisation des engagements collectifs est donc totalement tributaire de l'information à la connaissance de chaque acteur et de sa bonne volonté de faire. »
Une situation complexe
Avec une large palette de catégories, les cotations des bovins souffrent d'une situation complexe. Une aubaine pour certains acteurs qui interprètent les promesses comme ça les arrange. « Les abatteurs-découpeurs ont pour leur part considéré dans un premier temps que l'effort de prix devait porter sur les seules races à viande (sans réelle quantification), les races laitières connaissant déjà un prix élevé par rapport à l'historique des cours, après une augmentation importante depuis le début de l'année », constate le rapport.
Sur le terrain, tous les abatteurs auraient augmenté leurs prix, « mais dans des proportions variables selon les régions d'abattage et les catégories d'animaux abattus. » Du côté de la grande distribution, toutes les enseignes auraient assuré au médiateur qu'ils adhèrent au dispositif et veulent le mettre en œuvre.
Le médiateur attire aussi l'attention sur l'interprétation des chiffres : « La déception actuelle quant à l'évolution de la cotation tient toutefois essentiellement au fait que seule la grande distribution garantit une hausse de prix, alors qu'elle ne représente que la moitié de la valorisation des bovins abattus. »