La Saf-agriculteurs de France a présenté ses vœux lors d’une conférence de presse le 16 janvier 2007 à Paris.
A cette occasion, Hervé Morize, président de l’association, a estimé nécessaire de réfléchir à une nouvelle politique agricole européenne plutôt que de « se blanchir en noircissant l’Union européenne », comme le fait, selon lui, l’ensemble des syndicats français en cette période électorale agricole. Une attitude qu’il a qualifiée « d’absolument pas normale de la part d’agriculteurs français qui, sans Bruxelles ne seraient rien ! ». « Nous devons réfléchir à ce que serait l’agriculture française sans l’Europe, a-t-il lancé, rien ou en faillite ! » Le président de la Saf-agriculteurs de France a constaté que « les agriculteurs français, considérés auparavant comme avant-gardistes, sont désormais regardés avec tristesse et compassion par leurs compatriotes européens et en particulier les nouveaux entrants, qui ne comprennent pas pourquoi ils disent tant de mal de Bruxelles qui leur a pourtant tant donné. »
Estimant qu’avec ce mot d’ordre « tous contre Bruxelles », on ne construit pas l’avenir, le responsable de la Saf a lancé le grand projet de réflexion que son association entend mener au cours de l’année 2007 : bâtir un nouveau projet agricole européen. Un cycle « Prospective Pac » débutera le 25 janvier avec Les Entretiens de la Rue d’Athènes qui auront pour thème « Politique agricole commune : quelles perspectives ? » et se poursuivra jusqu’à l’assemblée générale de l’association à Strasbourg le 14 juin 2007.
« Nous encourageons toutes les personnes qui ont envie de contribuer à cette réflexion à nous rejoindre pour prolonger et adapter à notre époque cette politique agricole. Nous avons toutes les raisons de penser que l’agriculture française a des atouts très importants pour réussir. Mais nous devons nous adapter et regarder de manière très réaliste ce qui se passe, car nous sommes et devons rester des entrepreneurs », a souligné Hervé Morize. « Nos collègues européens ont plus conscience que nous qu’il faut s’adapter et créer une nouvelle politique européenne », a analysé le président de la Saf. Il estime aussi qu’« en cinq ou six ans, les agriculteurs ont le temps ».
Considérant l’action de Dominique Bussereau, Hervé Morize a déclaré qu’il a « fait son travail mais qu’il n’a pas été un éclaireur ». Il a, en revanche, ouvertement critiqué le courrier expédié par le ministre début janvier en réponse aux déclarations de la commissaire européenne à l’Agriculture. Mariann Fischer-Boel avait annoncé, dans la presse, qu’avec la diminution après 2013 des aides à la production, les agriculteurs devraient chercher des revenus extérieurs à l’exploitation. « S’il ne veut pas de son chèque, il n’a qu’à le jeter dans la Seine », a ironisé Hervé Morize.