En présentant ses voeux à la presse mercredi matin, François Lucas, président de la Coordination rurale, a déclaré: «après l'année 2007, qui a permis de poser les bonnes questions, 2008 doit y répondre dans le bon sens».
Or, François Lucas «ne s'explique pas comment la Commission a pu écrire un bilan de santé de la Pac» tel qu'il a été présenté le 20 novembre dernier. Le président du syndicat se dit très mal à l'aise de devoir répondre à ce texte point par point, se sentant enfermé dans la logique de la Commission européenne.
Une logique qu'il ne partage pas. «C'est un zéro pointé pour chaque mesure, souligne François Lucas. La Pac ne peut pas servir à répondre aux signaux du marché». Pour lui, il est temps de sortir de cette gestion à courte vue pour prendre la mesure des enjeux vitaux que représente une bonne politique agricole.
«Il faut exiger que la Pac remplisse sa mission première, qui est celle de l’autosuffisance et de la sécurité alimentaires. Plutôt que d’abandonner cette mission aux marchés spéculatifs, le préalable à toute révision des aides doit être une gestion des productions et du marché en Europe assortie de prix minima garantis», a expliqué le président de la Coordination rurale.
François Lucas aimerait que cette exigence soit affirmée de manière claire et énergique par le ministre de l'Agriculture, «plutôt que d’entrer dans la logique de démantèlement de l’agriculture européenne qui est celle de la Commission». En effet, Michel Barnier a laissé entendre qu'il souhaitait réduire le niveau des aides aux céréaliers compte tenu de la hausse des cours des céréales.
Une proposition choquante pour la Coordination rurale et qui, selon elle, constitue une grave erreur stratégique.
«La Commission va saisir cette déclaration comme une aubaine inespérée d’économie sans contrepartie, estime François Lucas. S’il est exact que les prix des céréales ont beaucoup augmenté, il n’est pas moins vrai que les charges des agriculteurs sont également en train d’exploser (intrants, énergie …)».
Sur la question des OGM, le syndicat regrette que «certains points particulièrement importants comme les distances de dissémination soient retirés du projet de loi sur les OGM pour être décidés par décret». Mais surtout, il s'étonne d'un texte qui «semble écrit pour le Mon 810 (qui ne représente qu'1% des surfaces implantées en maïs) alors qu'il faudrait prendre en compte les autres cultures, pour lesquels les OGM vont inévitablement apparaître, et une augmentation des surfaces OGM».