Le maire de Pelleautier (Hautes-Alpes) a déclaré la chasse au loup, après une double attaque survenue dans ce village de 700 habitants, signant un arrêté municipal controversé et immédiatement contesté par les défenseurs du loup.
Le 15 mai, ce maire et conseiller départemental a signé un arrêté autorisant les habitants à tuer un loup, espèce protégée par la Convention de Berne. Et, comme le stipule l'article 2, « ces opérations sont autorisées pour tout citoyen majeur, muni d'une arme, ayant la faculté de s'en servir ». Le maire a pris cette décision après l'attaque d'un troupeau qui se trouvait dans un parc fermé et électrifié. L'éleveur, victime du loup pour la première fois depuis son installation en 1993, a perdu cinq animaux.
« Je ne suis pas irresponsable. Je suis un élu de terrain qui défend mes administrés, nos éleveurs et notre territoire. Il faut autoriser les éleveurs à se défendre », justifie le maire Christian Hubaud, excédé par « l'inertie des pouvoirs publics ». « Il faut mettre le loup dans des parcs. Le loup n'est plus en danger », insiste-il.
Des associations veulent obtenir « rapidement » l'interdiction de l'arrêté
La préfecture dispose d'un délai de deux mois pour statuer sur la légalité de l'arrêté municipal. Mais les associations Ferus et Aspas ont d'ores et déjà déposé plainte en référé devant le tribunal administratif de Marseille afin d'obtenir « rapidement » l'interdiction de l'arrêté.
« On n'attendra pas deux mois... C'est excessif et dangereux sous couvert de sécurité publique », explique Marc Giraud, vice-président de l'Aspas, Association pour la protection des animaux sauvages. « L'arrêté municipal est illégal et dangereux compte tenu des dérives potentielles qu'il peut engendrer à savoir l'utilisation d'une arme à feu au hasard contre un prétendu prédateur », soutient Jean-François Darmstaedter, président de Ferus, association nationale de protection et de conservation de l'ours, du loup et du Lynx en France.
Selon les derniers chiffres communiqués par la Direction Départementale des Territoires (DDT) des Hautes-Alpes, déjà 13 attaques et 30 victimes ont été comptabilisées entre janvier et avril, contre trois attaques et sept victimes sur la même période en 2014.
Le préfet des Hautes-Alpes a signé un arrêté préfectoral, lui aussi le 15 mai, autorisant le tir de défense pour des éleveurs qui seraient dorénavant victimes d'une attaque de loup sur les communes de Pelleautier ou de La Bâtie-Montsaléon.