Selon une enquête menée par le magazine spécialisé «Linéaires» de novembre, les produits bio coûtent 72% plus cher que les produits conventionnels correspondants, contrairement à un discours officiel avançant un prix supérieur de 20 à 30%.
Le magazine a comparé les prix de plus de 600 «produits conventionnels et bio strictement comparables en termes de marque, de recette, et de format/conditionnement» dans quatre enseignes, Leclerc, Carrefour, Intermarché et Géant Casino, qui sont parmi «les plus impliquées dans la vente de bio», notamment par leur offre de produits de marques de distributeurs.
Les relevés de prix ont été réalisés à Rennes entre le 8 et le 12 octobre 2009.
«Manger bio coûte en moyenne 72% plus cher», conclut cette enquête. De son côté, la directrice de l'Agence bio, Elisabeth Mercier, interrogée par le magazine, indiquait: «Entre 20 et 30% plus cher, c'est bien ce que me disent les responsables des enseignes à chaque fois que je les rencontre.»
Près d'un produit sur trois «dépasse les 90% de différentiel», indique Linéaires.
Par catégories de produit, la charcuterie et le traiteur bio coûtent 95% de plus, les fruits et légumes 90%, l'épicerie sucrée 74%, l'épicerie salée 73% et la crémerie 57%.
Selon Yves Marin, fondateur du cabinet de conseil en distribution Dashkoma interrogé par Linéaires, la différence de prix s'explique de plusieurs manières: «Les enseignes positionnent l'offre bio en se posant la question: "Quel prix le client est-il prêt à payer?" Et en l'occurrence le bio touche une clientèle urbaine, âgée et CSP (aisée, NDLR), qui n'est pas très regardante sur les étiquettes», estime-t-il.
Par ailleurs, «les prix du bio reflètent l'inadéquation de l'offre et de la demande. Tout le monde rame pour obtenir de la marchandise, on gère une pénurie, donc l'heure n'est pas encore au discount», indique-t-il.