Le médiateur nommé par le ministre de l'Agriculture pour dénouer la crise du lait a annoncé le vendredi 26 avril 2013, une hausse de 25 €/1.000 litres du prix à la production « dès le mois d'avril » et pour l'année 2013. Si la FNPL et JA disent leur satisfaction, la Confédération paysanne évoque « un soulagement ponctuel qui ne règle rien ».
Cet accord, proposé à l'issue d'une semaine de discussion avec les éleveurs, les transformateurs et la grande distribution, devra encore être confirmé par les parties, précise le médiateur dans un communiqué.
Il prévoit également une « hausse technique » de 3 centimes le litre pour le lait de consommation et de 2 centimes pour le lait incorporé dans les produits laitiers, qui sera payée par la grande distribution.
« Le médiateur invite l'ensemble des acteurs de la filière à confirmer leur adhésion au dispositif dans les plus brefs délais », afin que la revalorisation envisagée « soit effective dans les premiers jours de mai ».
Dans son communiqué, il souligne que « le prix d'achat du lait de vache aux producteurs est, depuis le début de l'année 2013, inférieur au prix du lait constaté sur le marché et ne [leur] permet plus de couvrir leurs charges ».
La mission de bons offices a donc été conduite « autour des deux principes d'une revalorisation rapide du prix payé au producteur et d'un partage équitable de l'effort financier correspondant entre les transformateurs et la distribution ».
FNPL : « Nos revendications enfin partagées »
« L'engagement des industriels privés et coopératifs sur un "relèvement immédiat d'au moins 25 €/1.000 litres pour le lait collecté à compter du mois d'avril" répond aux demandes de la FNPL (1) », se félicite le syndicat. Dans un communiqué, il souligne que « ce dispositif se fonde sur "une hausse technique [des produits laitiers] acceptée par la grande distribution". »
« La FNPL, qui s'est mobilisée depuis de longues semaines avec son réseau, voit enfin ses légitimes revendications partagées. L'enjeu est la répercussion de la hausse des coûts de production subie par les éleveurs sur le prix du lait. »
« Le médiateur fait le constat que ce prix d'achat du lait aux éleveurs ne "permet plus aux producteurs de couvrir leurs charges". Le médiateur "considère qu'un consensus peut être obtenu sans délai" sur les modalités de cette hausse du prix du lait. Pour la FNPL, l'engagement que nous demandons aux acteurs de l'aval de la filière conditionne l'avenir. Il n'est plus possible de tergiverser. »
JA : « Satisfaits »
Jeunes Agriculteurs a exprimé sa satisfaction après la proposition du médiateur des relations agricoles et commerciales de revaloriser le prix du lait payé aux producteurs. « On est satisfait du travail mené depuis la table ronde. La pression a été mise sur la distribution, qui a concédé une augmentation. Maintenant, on attend l'engagement des entreprises de transformation dès le mois d'avril », a déclaré le président des JA, François Thabuis.
« Il était essentiel de revoir le prix car la situation était tendue en termes de trésorerie », a souligné François Thabuis, lui-même éleveur dans les Alpes.
Confédération paysanne : « Un soulagement ponctuel, mais qui ne règle rien »
La Confédération paysanne « prend acte », dans un communiqué, de l'annonce du médiateur. « Il était plus que temps, et ce n'est qu'un maigre dédommagement face à l'explosion des coûts de production que nous subissons depuis neuf mois. »
« Nous demandons aux transformateurs une rémunération du lait qui inclue aussi le travail des producteurs. Nous nous indignons de la clause interdisant la revendication syndicale contenue dans le dispositif proposé par le médiateur des relations commerciales agricoles. Nous n'accepterons jamais un tel chantage. »
Enfin, la Confédération paysanne « réclame aux pouvoirs publics la mise en place de réformes structurelles qui permettent de faire payer à nos acheteurs le lait à son véritable coût de production. Nous espérions que le gouvernement prendrait ces décisions indispensables au vu de la gravité de la situation des éleveurs. Nous l'encourageons vivement à prendre les mesures nécessaires pour que les producteurs ne soient plus sacrifiés sur l'autel du libéralisme. »
La FNCL « inquiète des pistes envisagées pour les transformateurs »
Avant que le médiateur ne rende ses conclusions, la FNCL (2) avait tenu, vendredi matin dans un communiqué, « à alerter une nouvelle fois sur la situation : si la hausse de prix du lait est indispensable pour les producteurs, les mesures envisagées sont clairement insuffisantes pour assurer la reconstitution des marges des transformateurs. En moyenne, ces derniers ont aujourd'hui des marges nettes inférieures à 1 %. Certains segments de produits laitiers travaillent même à perte depuis un an. »
« Faisant suite à son rendez-vous avec le médiateur, la FNCL rappelle les deux fondamentaux qui permettraient une amélioration de la situation pour l'ensemble des acteurs de la filière :
- La nécessité d'un climat de confiance et de dialogue : celui-ci n'est possible que si de vraies relations commerciales sont restaurées, avec la prise en compte des hausses de tarifs des transformateurs et sans risque de "marges arrière" déguisées.
- Les hausses techniques vers lesquelles s'orientent les pouvoirs publics seront insuffisantes pour reconstituer les marges des transformateurs. Ces rattrapages de marges sont également indispensables pour anticiper et amortir la répercussion des coûts des matières premières qui continuent de subir une très forte volatilité sur les marchés mondiaux. »
Carrefour, Leclerc, Auchan...
Carrefour a fait savoir, dès vendredi, que, « compte tenu de la situation actuelle des éleveurs laitiers », l'enseigne avait décidé de « s'engager sans délai dans le dispositif proposé ».
Le numéro un français de la distribution a appelé également à créer « aussi vite que possible une interprofession réunissant éleveurs laitiers, industriels et distributeurs ».
Les centres E. Leclerc soutiennent également l'accord pour ce qui est du lait français mais « ne subventionneront pas le lait étranger ».
Enfin, Auchan a fait savoir que, tout en suivant la hausse suggérée par le médiateur, le groupe s'abstiendrait de la répercuter « du 1er mai et jusqu'à la fin d'août » sur les prix des produits laitiers de ses marques propres.
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(1) Fédération nationale des producteurs de lait (association spécialisée de la FNSEA).
(2) Fédération nationale des coopératives laitières.
A télécharger : le communiqué du médiateur
toujours de l'aumône
dimanche 28 avril 2013 - 00h42
OU EST LE REVENU ?c'est encore une fois de la poudre aux yeux pour calmer les paysans qui sont encore une fois,pris pour des esclaves qui travaillent sans revenu décent,essayez de faire travailler des salariés le double et de les payer 2 fois moins et vous verrez ce qu'il va se passer,ce sera la révolution! est ce cela que nos dirigeants cherchent,quand il n'y aura plus de producteurs de lait ,que feront les industriels et les soi disant coopératives qui sont pires encore ? et bien ils deviendront producteurs de chômeurs et on dépensera des devises pour acheter des produits laitiers transformés ailleurs en laissant beaucoup de monde sur le bord de la route .