Des peines de 18 mois de prison ferme à 4 mois avec sursis ont été prononcées vendredi à l'encontre de onze membres des « bonnets rouges » qui comparaissaient au tribunal correctionnel de Rennes depuis mardi pour des destructions de portiques écotaxe et des manifestations.
Trois d'entre eux ont été condamnés à 3 ans de prison dont 18 mois avec sursis, un à deux ans de prison dont un an avec sursis, un à six mois de prison dont quatre avec sursis, un à un an de prison avec sursis, deux à six mois avec sursis et trois à quatre mois avec sursis. Aucun mandat de dépôt n'a été prononcé. Lors de l'audience, jeudi, le procureur avait requis trois ans de prison dont deux avec sursis pour les peines les plus lourdes. Dans l'attente du délibéré de ce procès, quelques dizaines de manifestants s'étaient rassemblés vendredi en fin d'après-midi avec des bonnets rouges et des drapeaux bretons, maintenus à l'extérieur du tribunal par un cordon de police.
Les hommes qui ont été condamnés aux peines les plus lourdes l'ont été pour implication dans la destruction d'un portique écotaxe (impôt routier visant les poids lourds), le 28 décembre 2013 à Pontorson (Manche). Parmi ces prévenus âgés de 26 à 47 ans, qui appartiennent au comité des bonnets rouges de Dinan (Côtes-d'Armor), le tribunal a établi une distinction entre ceux qui ne participaient qu'à une réunion ouverte à tous les bonnets rouges et un petit groupe qui tenait en plus des réunions qu'il appelait « de confiance » où ils préparaient leurs actions.
Les personnes impliquées dans la destruction du portique ont été condamnées solidairement à payer 10.200 euros d'indemnités à l'État. Les prévenus condamnés aux peines les plus faibles l'ont été pour être restés manifester après l'ordre de dispersion des forces de l'ordre et détention d'« armes » tels que boucliers ou barres de fer, principalement lors d'une manifestation à Breac'h (Morbihan). Le tribunal a en outre considéré comme irrecevables les demandes d'indemnisations réclamées par Ecomouv à la fois pour le préjudice subi par la destruction du portique et pour le préjudice moral.
Les onze militants avaient été interpellés à la mi-avril 2014 dans le cadre d'une enquête pour « association de malfaiteurs » conduite par la JIRS (Juridiction interrégionale spécialisée) de Rennes. Quatre d'entre eux avaient été maintenus 25 jours en détention provisoire après leur interpellation. Les onze prévenus encouraient jusqu'à 10 ans d'emprisonnement. Ils ont dix jours pour faire appel.