Le PDG du volailler Tilly-Sabco, Daniel Sauvaget, a annoncé lundi à ses salariés qu'il était « contraint d'effectuer une déclaration de cessation de paiement auprès du tribunal de commerce de Brest », a-t-il indiqué à l'issue d'un comité central d'entreprise au siège de l'entreprise à Guerlesquin (Finistère).
« Compte tenu que nous n'avons pas pu conduire à son terme le plan de continuation en cours, (j'ai indiqué) que nous passerions directement en procédure de liquidation et que je sollicitais du tribunal de commerce de Brest une poursuite d'activité pour permettre l'émergence de projets de reprise les plus aboutis qui permettent de sauver le maximum d'emplois sur le site », a-t-il ajouté.
M. Sauvaget a précisé, dans un communiqué, solliciter une poursuite d'activité « grâce au soutien de son principal client saoudien, le groupe Abbar ».
« On nous a annoncé le dépôt de bilan. Où aller chercher du boulot maintenant puisqu'il n'y en a plus ici ? », a lâché, en larmes, Didier Coant, 55 ans, au sortir de la réunion. Depuis 20 ans chez Tilly, dernièrement au « quai d'accrochage », cet ouvrier dont la mère a fait toute sa carrière chez le volailler est effondré. « Si nous on ferme, tous les commerces environnants vont en pâtir. J'aurais aimé finir ma carrière dignement. C'est pas facile à 55 ans ».
Les éleveurs tout aussi inquiets
« J'aurais aimé finir en beauté et pas comme ça », dit aussi Jean-Yves, un éleveur travaillant exclusivement pour Tilly, qui emploie deux salariés pour 8.500 m² de poulaillers. « Si Tilly dépose le bilan, ce sera pareil pour nous : le dépôt de bilan », dit-il.
Le comité d'entreprise était convoqué lundi pour informer les représentants du personnel sur une des deux options retenues par la direction : soit « la perspective d'une procédure de conciliation » permettant la poursuite d'une activité, soit « la constatation de cessation de paiement ».
Tilly-Sabco emploie directement près de 340 personnes et génère un millier d'emplois induits.