Les produits biologiques ont le vent en poupe et tirent l'ensemble du marché des « aliments de santé » vers le haut, selon une étude du groupe Xerfi, publiée vendredi.
Selon l'étude, « Le marché des aliments de santé à l'horizon de 2012 » est promis à un bel avenir avec une croissance annuelle de près de 5 % . A cette date, il devrait s'approcher des 8 milliards d'euros en 2012, indique l'étude.
Mais la progression profitera surtout aux produits bio, devant les compléments alimentaires et les aliments « fonctionnels », également pris en compte dans cette étude.
La croissance annuelle des produits bio devrait être proche de 10 % pour atteindre un chiffre d'affaires d'environ 3,8 milliards en 2012, relève cette étude.
Pour les compléments alimentaires, la progression sera plus faible (2,7 % par an) pour frôler 1,1 milliard d'euros en 2012.
Par contre, les aliments « fonctionnels » (yaourts au bifidus, céréales riches en vitamines et minéraux...) censés apportés des bienfaits pour la santé, vont voir leur croissance ralentir d'ici à 2012 après avoir fortement progressé.
Leur chiffre d'affaires à cette date est estimé à environ 2,8 milliards d'euros, selon l'étude. S'il a progressé jusqu'en 2007-2008, les premières difficultés sont apparues en 2009 ; vers 2012, la croissance ne devrait être que de 0,9 % par an, estime Xerfi.
La crise, une concurrence de plus en plus forte et une réglementation de plus en plus stricte expliquent ce ralentissement. A ces facteurs s'ajoute, selon Xerfi, « la défiance croissante des consommateurs vis-à-vis de ces produits à promesses ».
L'exemple de Danone avec son yaourt Essensis, « censé nourrir la peau de l'intérieur », commercialisé en 2007 puis retiré en 2009, montre que le positionnement en matière de santé « n'est pas systématiquement un gage de succès », souligne Xerfi.
Les entreprises agroalimentaires devront aussi composer avec un durcissement de la réglementation européenne. L'Autorité européenne de sécurité des aliments (EASA) passe en revue les milliers de demandes d'allégations qui lui ont été soumises. Elle doit veiller à ce que les promesses faites soient justifiées scientifiquement.
Pour éviter tout refus, Danone a annoncé jeudi le retrait de sa demande de validation pour ses deux produits phares, Activia et Actimel.