L'UE va porter à 200 millions d'euros par an le budget consacré à la promotion de ses produits agroalimentaires et cibler davantage les consommateurs extra-européens, a annoncé le 2 avril 2014 la Commission. A l'issue d'un accord entre les institutions européennes, l'UE pourra aussi financer, sous certaines conditions, la promotion de produits transformés, notamment les vins, bières et pâtisseries.
Ce nouveau cadre, qui doit être avalisé d'ici à la fin du mois par le Parlement européen et le Conseil, « aidera l'UE à s'ouvrir de nouveaux marchés », s'est félicité le commissaire à l'Agriculture, Dacian Ciolos. Actuellement, les fonds annuels affectés par l'UE à la promotion de ses produits agroalimentaires sont de 60 millions, et seuls 30 % de ces crédits vont à la promotion dans les pays tiers, a-t-il relevé. La montée en puissance à 200 millions doit être progressive, d'ici à 2020.
La Commission entendait consacrer la totalité de ces financements à la promotion hors de l'UE mais, sous la pression des Etats, elle a accepté de maintenir la possibilité de subventionner des campagnes dirigées vers les consommateurs de l'Union.
Le nouveau règlement supprime la possibilité pour les Etats de cofinancer les campagnes avec les acteurs économiques, en échange d'une hausse de la participation de l'UE, qui atteindra de 70 % à 80 %. Ce cofinancement au côté du secteur privé pourra atteindre 85 % en cas de crise visant un produit, comme celle subie par les concombres espagnols en 2011, quand ils avaient été accusés, à tort, d'être à l'origine d'une épidémie mortelle à la bactérie E. coli.
La Commission européenne aura aussi la main dans la sélection des programmes de promotion cofinancés, en dépit des réticences de plusieurs Etats, dont la France, contraints de céder leurs compétences en la matière. M. Ciolos a justifié cette réforme en invoquant des choix souvent malencontreux faits par le passé.
Pour la Commission européenne, l'enjeu d'une meilleure promotion agroalimentaire est à la hauteur du secteur, qui représente 18 % de ses exportations, à 110 milliards d'euros, et 13,5 % des emplois, et du défi que représente l'accord de libre-échange actuellement négocié avec les Etats-Unis.