La Commission européenne a proposé mercredi 12 décembre une augmentation de 2% des quotas laitiers dès le 1er avril 2008. Elle serait accordée en plus des 0,5% décidés par la réforme de la Pac de 2000 (1,5% sur trois ans entre 2006 et 2008). Ce sont le Parlement et le Conseil des ministres qui prendront la décision, que la Commission espère rapide, afin de pouvoir l'appliquer pour la prochaine campagne.
Cette hausse, qui sera probablement suivie d'autres, est destinée à assurer une transition «en douceur» avant «l'expiration» du régime des quotas, le 31 mars 2015, considérée comme acquise. La Commission estime que «le marché est tout à fait capable de l'absorber».
Une production supplémentaire de 2%, si elle était produite en totalité, pèserait 2,84 millions de tonnes. Elle permettrait de «répondre à la croissance de la demande, tant dans l'UE que sur les marchés mondiaux», justifie Bruxelles. La proposition est en effet assortie d'un rapport sur les perspectives dans le secteur laitier européen, qui montre que «la demande de lait a progressé entre 2003 et 2007 et que cette tendance devrait persister entre 2007 et 2014. Les perspectives sont également favorables en ce qui concerne aussi bien la demande que les prix. Une augmentation de 2% est parfaitement justifiée».
Les conséquences réelles sur la production seront probablement plus restreintes, car plusieurs États membres ne remplissent pas leurs quotas. Mais cela n'empêchera pas ceux qui peuvent produire plus de bénéficier des prix élevés du marché.
«Grâce à la réforme de la Pac, les agriculteurs sont désormais en mesure de produire pour le marché, mais le caractère restrictif des quotas laitiers entrave la réalisation de cet objectif, renchérit Mariann Fischer Boel, commissaire à l'agriculture. L'an dernier, nous avons connu une hausse considérable des prix du lait, et des voix de plus en plus nombreuses se sont élevées pour demander une augmentation des quotas. Au cours des prochaines années, la demande de produits laitiers à forte valeur ajoutée – en particulier le fromage – continuera à croître tant en Europe que dans le reste du monde. Nous devons donner à nos agriculteurs les moyens de répondre à cet accroissement de la demande».
Dans le cadre de la réforme de 2003, la Commission avait déjà proposé cette hausse de 2%. Le Conseil s'était prononcé contre, mais il avait laissé une ouverture en demandant à la Commission de présenter un rapport sur la situation du marché à la fin de la réforme.