Le ministre français de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, a fait part de la position de la France à l'occasion d'un débat avec ses homologues lors d'un conseil de l'agriculture à Bruxelles.
« Nous sommes d'accord avec une sortie des règles de sanctions, mais seulement si des mesures postquotas sont prévues », a-t-il souligné lors d'un point de presse.
Certains Etats membres dont la production dépasse les quotas, Pologne, Autriche et Italie notamment, souhaitent être dispensés des sanctions financières prévues sans attendre la fin annoncée de ce régime, a indiqué une source européenne.
La production française est, elle, actuellement inférieure aux quotas.
Pour parer au risque d'effondrement des prix sur un marché très volatile, la France soutient la proposition de la Commission européenne de mettre en place un observatoire du marché laitier.
M. Le Foll plaide aussi pour un « mécanisme de saisine du Conseil » représentant les gouvernements pour organiser si c'est nécessaire une réponse rapide à une crise.
L'UE doit en outre se doter « d'un filet de sécurité » de soutien aux cours et de la possibilité de geler la production si une crise s'annonce. « N'attendons pas d'agir dans la panique », a-t-il lancé, rappelant que l'UE avait dû débloquer « 1 milliard d'euros en catastrophe » pour soutenir le secteur lors de la dernière grande crise laitière, en 2009.
La Commission européenne est pour sa part réticente à une levée des sanctions, sauf consensus au sein des 28 pour y déroger.
Sur l'adaptation du secteur, elle doit présenter d'ici au 30 juin un rapport recensant d'éventuelles mesures en sus de celles déjà prévues dans le cadre de la politique agricole commune.
Le débat sur l'après-quotas est mené dans un contexte de bonne tenue des prix, grâce à une hausse de la demande des pays émergents.