Selon une étude parue vendredi dans la revue Science, le réchauffement climatique a fait baisser depuis 1980 la production mondiale de maïs et de blé de 3,8 % et 5,5 % respectivement comparativement à une situation où il n'y aurait pas eu de réchauffement.
La diminution de ces deux grandes productions serait responsable d'une augmentation de 6 % des prix alimentaires depuis trente ans, estiment-ils. Cela correspond à 60 milliards de dollars de dépenses supplémentaires annuelles dans le monde consacrées à la nourriture, ont-ils calculé.
En revanche, les cultures de soja et de riz n'ont pas été affectées négativement par la montée des températures terrestres. Des pertes dans certaines régions du monde ont en effet été compensées par des gains ailleurs.
Les auteurs de cette recherche, dont David Lobell de l'Université Stanford (Californie), ont examiné la production de ces quatre grandes récoltes mondiales qu'ils ont comparées aux relevés des températures sur le globe de 1980 à 2008. Ils ont aussi tenu compte d'autres facteurs météorologiques comme les précipitations. Ils ont développé deux modèles informatiques, l'un simulant l'augmentation des températures de la Terre et le second laissant ces dernières inchangées à leur niveau de 1980, les autres variables étant égales par ailleurs dans les deux modèles.
Ces quatre productions fournissent quelque 75 % des calories que la population mondiale absorbe directement ou indirectement avec la viande et les autres produits provenant du bétail nourri avec des aliments fabriqués à partir de ces cultures.
Les baisses de production ont varié selon les pays et les latitudes où ils se trouvent. La Russie a subi le plus fort recul (-15 %) dans sa production de blé de 1980 à 2008, tandis que l'Inde, la France, le Brésil et la Chine ont vu leurs récoltes de maïs diminuer de seulement quelques points de pourcentage en raison du réchauffement.
Les Etats-Unis constituent une exception notable puisque les grandes plaines de production du Midwest n'ont pas connu de réchauffement de 1980 à 1988. Les récoltes n'ont donc pas diminué, relèvent les chercheurs sans vraiment en expliquer les raisons.
Mais dans quasi toute l'Europe, de grandes parties de l'Asie, certaines zones en Afrique et en Amérique du Sud, ils ont observé une augmentation de plusieurs degrés en moyenne depuis 1980 durant la période de la pousse des récoltes, augmentant la probabilité de journées très chaudes l'été.
L'étude n'a en revanche constaté aucun changement notable dans les précipitations durant les trois dernières décennies.
des éclairages intéressants
mardi 10 mai 2011 - 08h26
Il serait fort intéressant que France Agri puisse publier cette étude qui certainement doit comporter de grandes variabilités des évolutions selon les continents..