La réglementation européenne sur le paquet "pesticides" est «l'une des priorités de la présidence française», a insisté, mardi, Michel Barnier lors du séminaire «Agriculture durable et pesticides: Quels enjeux? Quelles démarches?», organisé à Paris par le ministère de l'Agriculture.
Le ministre dit vouloir rechercher «activement des voies de compromis avec les propositions du Parlement». La commission de l'environnement du Parlement européen a durci au début de novembre, en deuxième lecture, les propositions de compromis du Conseil.
Lors des "trilogues" ayant lieu en ce moment entre les trois institutions européennes (Commission, Conseil, Parlement) avant l'examen en seconde lecture du Parlement, en janvier, certains points suscitent encore des discussions.
Sur la notion de zonage notamment: «Nous devons être collectivement vigilants à ce que les textes que nous adopterons apportent une véritable amélioration sur l'harmonisation», affirme Michel Barnier.
Concernant les critères d'approbation des substances actives, pour lesquelles le Parlement est plus restrictif que le Conseil, le ministre entend «examiner les propositions du Parlement avec une approche scientifique pour retenir les mesures proportionnées en tenant aussi compte des impasses techniques».
Quant à l'objectif chiffré de réduction des risques ou de réduction de l'usage des pesticides, Michel Barnier estime que «l'exercice est délicat».
Selon lui, «les objectifs spécifiques et leur niveau d'ambition doivent rester du ressort national». Il a cité par exemple le plan français Ecophyto 2018, qui vise à réduire la dépendance des exploitations agricoles aux pesticides, avec l'objectif de réduction de 50% de l'utilisation des produits, dans un délai de 10 ans, si possible.
«Mais pour réduire la dépendance aux produits phytosanitaires, il nous faut promouvoir la santé des plantes plutôt que la lutte contre les maladies», souligne Michel Barnier.
Une idée reprise par Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d'Etat chargée de l'Ecologie, qui souhaite réfléchir à des «stratégies alternatives» qui vont au-delà des bonnes pratiques agricoles.