Les ministres de l'Agriculture de six pays de l'Amérique du Sud (Argentine, Bolivie, Brésil, Chili, Paraguay, Uruguay), qui forment le « Conseil agricole du Sud », prennent leurs distances face à « certaines initiatives des pays développés qui veulent lutter contre l'insécurité alimentaire avec la mise en place de mécanismes qui limitent les prix internationaux des matières premières », selon une déclaration commune, publiée le 1er avril.
Ils pointent du doigt un risque de découragement de la production agricole dans des pays comme les leurs, qui ont des « avantages comparatifs et compétitifs pour nourrir le monde ».
Si elle n'est pas nommée, c'est bien l'initiative de la présidence française du G20 pour lutter contre la volatilité des prix des matières premières qui est visée.
Selon la déclaration commune, « il est prouvé » que la volatilité actuelle des prix agricoles et alimentaires « n'est pas significativement » au-dessus de la moyenne historique. Ils estiment aussi que les prix élevés des denrées alimentaires ne constituent pas « la principale cause de l'insécurité alimentaire dans le monde ».
« L'insécurité alimentaire correspond à une pauvreté structurelle dans laquelle se trouve une grande partie de la population mondiale », affirment les ministres de l'Agriculture de l'Argentine, Julián Andrés Domínguez, de Bolivie, Nemesia Achacollo, du Brésil, Wagner Rossi, du Chili, José Antonio Galilea, du Paraguay, Enzo Cardozo, et le vice-ministre uruguayen, Daniel Garín.
Ils sont par contre d'accord pour soutenir le travail des organismes internationaux visant à améliorer les systèmes d'information des marchés agricoles.
Les ministres de l'Amérique du Sud affirment en outre que le cycle de négociations de Doha à l'OMC constitue « une étape centrale » pour trouver des solutions concrètes aux problématiques soulevées par les pays développés.
Ils sont également favorables au développement d'une agriculture familiale, pour améliorer la sécurité alimentaire et permettre à beaucoup de gens de trouver un moyen de sortir de la pauvreté.
Ils veulent aussi favoriser la recherche et l'innovation technologique dans le domaine agroalimentaire et l'amélioration les modèles de prévision climatique.