Farre (Forum de l'agriculture raisonnée respectueuse de l'environnement) et FNE (France Nature Environnement) ont organisé jeudi pour la première fois, devant une salle comble à l'Assemblée nationale, une rencontre intitulée « De la crispation à la médiation ». Deux thèmes sensibles avaient été retenus : les pesticides et les algues vertes.
« Le débat fut policé et frontal », a conclu le médiateur Francis Teitgen, ancien avocat. Les points d'accord n'ont pas manqué : produire tout en évaluant mieux l'impact sur l'environnement, élargir le dialogue aux autres acteurs économiques (banques, coops, élus), revenir à l'agronomie, au territoire, à l'autonomie des systèmes, et prendre en compte le rôle capital de chaque agriculteur.
Si des voies de consensus semblaient se dégager sur la réduction des phytos, le dossier des algues vertes est resté plus tendu. Les agriculteurs veulent maintenir le niveau de production et insistent sur la nécessité de disposer de temps pour constater les améliorations.
FNE estime que seule la baisse et la délocalisation des productions porcines apportera un début de solution. La question du temps a été aussi objet de désaccord sur le dossier phyto : « Les abeilles n'ont plus le temps », selon Claudine Joly de FNE. Les agriculteurs, eux, ont démontré qu'ils avaient déjà fait des progrès en matière de réduction de produits phyto et de biodiversité.
Christophe Grison, président de Farre, a conclu : « Nous avons réussi à passer de la logique du “face à face” à la logique du “côte à côte” ». « Tout le chemin est devant nous », a repris et tempéré le président de FNE, Bruno Gentil, qui espère un état des lieux (économique, environnemental et social) complet.
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