Une vingtaine de militants du collectif « Alternatives aux pesticides » ont occupé, jeudi, un champ à Lafitte-sur-Lot (Lot-et-Garonne) pour empêcher l'épandage de pesticides sur des maïs, a-t-on appris de sources concordantes.
Ces militants, issus de différentes organisations écologistes, avaient eu connaissance de projets d'épandage de Caragen et de Banol.
« Ces pesticides, dangereux pour la santé humaine, se retrouvent dans les ruisseaux et sur les champs bio. C'est inadmissible alors qu'il existe des alternatives efficaces, en particulier contre la pyrale (insecte, ndlr) du maïs », a déclaré Bernard Péré, conseiller régional d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV).
« L'épandage aérien, a-t-il indiqué, va à l'encontre des directives européennes et le Premier ministre a déclaré que nous devons aller vers l'interdiction des épandages aériens ». « Sur le terrain, ce n'est pas encore effectif », a-t-il déploré.
« Le traitement aérien du maïs doux est pour l'instant irremplaçable pour lutter contre la pyrale, surtout qu'il est très encadré et contrôlé, seuls des spécialistes peuvent l'appliquer », s'est pour sa part défendu Michel de Lapeyrière, président de la chambre d'agriculture du Lot-et-Garonne, assurant que « les produits utilisés sont complètement homologués ».
La préfecture du Lot-et-Garonne a signé quatre arrêtés concernant quatre filières (maïs pop-corn, maïs consommation, maïs grain, maïs semence) autorisant par dérogation l'épandage aérien sur 128 communes « en cas de nécessité établie par la surveillance des ravageurs mise en place ».
Le 15 septembre 2012, le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a annoncé que l'épandage aérien des produits phytosanitaires serait interdit, « en l'absence de solutions alternatives », et que l'effort de réduction de leur utilisation serait « poursuivi ».
Près de 80 % de la production française de maïs doux provient de l'Aquitaine, qui est aussi, d'après EELV, l'une des régions où l'on utilise le plus de pesticides.