Un tiers des « agrinautes » se seraient inscrits sur un réseau social, selon Ticagri. Un chiffre en augmentation constante, constatent Agrilink et Terre-Net, réseaux sociaux dédiés au monde de l'agriculture.
Selon l'enquête de Christian Gentilleau (Ticagri), présentée lors d'une réunion du SYRPA mardi au Space, ce sont les moins de trente ans qui mènent la danse : 75 % d'entre eux sont déjà sur un réseau social, Facebook à lui seul assurant la grande majorité des inscriptions. Mais l'innovation se diffuse très vite à tout âge.
Faut-il créer des réseaux dédiés aux métiers de l'agriculture ? Aux Etats-Unis, des groupes d'agriculteurs se sont lancés directement sur Facebook. Les responsables des réseaux français dédiés à l'agriculture estiment, eux, qu'il est important de garder la maîtrise de l'information de leur groupe.
Autre remarque : les agriculteurs qui sont présents dans les réseaux sociaux y vont davantage pour le privé que pour le professionnel. Mais la frontière entre les deux disparaît de plus en plus : dans un premier temps, les nouvelles technologies ont apporté le travail à la maison. Aujourd'hui, elles apportent la maison au travail.
Les institutions professionnelles, pour l'instant très peu présentes, devront modifier leur fonctionnement. Selon Roger Le Guen, sociologue, les réseaux libèrent l'expression des agriculteurs qui peuvent exprimer, sans interdits, leurs sentiments ou leurs propositions. Une expression que les institutions, par définition, ne peuvent pas contrôler.
Les réseaux sociaux, qui ne remplacent pas les relations sociales, pourraient être un des moteurs de l'agriculture qui s'invente pour demain. Mieux vaut y participer pour accompagner le changement plutôt que d'attendre de le maîtriser ou de le contrôler.