La France va «introduire avec la Commission européenne un contentieux devant l'Organisation mondiale du commerce (OMC)», a déclaré le mardi 20 janvier 2009 le ministre de l'Agriculture, Michel Barnier, devant l'Assemblée nationale.
Le département américain du Commerce a annoncé, le jeudi 15 janvier 2009, sa décision de tripler les droits de douane sur le roquefort à partir du 23 mars 2009. Elle intervient en représailles au refus persistant de l'Union européenne d'importer du boeuf américain aux hormones.
Les exportations de roquefort vers les Etats-Unis représentent 400 tonnes, soit 2% de la production française. La décision américaine risque de fragiliser la filière, estiment les producteurs et les industriels. Cette mesure de rétorsion, «finalement assez médiocre, ne nous fera pas dévier d'un centimètre de la ligne que nous avons choisie avec les autres pays européens, et nous n'accepterons pas davantage l'importation de boeuf aux hormones», a affirmé M. Barnier.
«L'Europe tient à son modèle alimentaire [...] fondé sur une exigence de sécurité sanitaire totalement rigoureuse vis-à-vis des consommateurs», a-t-il ajouté. M. Barnier a aussi annoncé qu'il rencontrerait le 9 février prochain son nouvel homologue américain, Tom Vilsack.
Le roquefort n'est pas le seul concerné par les sanctions américaines. Les Etats-Unis ont annoncé de manière plus générale leur décision de durcir une liste des produits de l'UE sujets à des droits de douane supplémentaires.
La liste mise à jour recense toutes sortes de denrées dont les droits de douane s'élèveront désormais à 100%: des viandes, des fruits et légumes, des champignons, des céréales, des chewing-gums, du chocolat, des châtaignes, des jus de fruits, des eaux minérales et des graisses.
Au cours de la cérémonie des voeux qui s'est tenue un peu plus tôt dans l'après-midi au ministère de l'Agriculture, M. Barnier a assuré que la décision américaine ne modifierait pas non plus la position européenne sur son refus d'importer les poulets américains désinfectés au chlore.