L'agriculture roumaine est fortement touchée par la sécheresse qui sévit depuis plusieurs mois, les pertes s'élevant à deux milliards d'euros, ont indiqué, mardi 4 août, plusieurs associations d'agriculteurs.
« Les pertes sont énormes ; elles s'élèvent à ce jour à deux milliards d'euros mais elles pourraient encore s'accroître si la canicule et l'absence de précipitations perdurent », a indiqué le président de la Ligue des agriculteurs de Roumanie, Laurentiu Baciu, cité par l'agence Mediafax. « Il y a des régions en Roumanie où il n'a pas plu depuis avril », a-t-il ajouté. L'agriculture représente 6% du Produit intérieur brut (PIB) du pays, l'un des plus pauvres de l'Union européenne.
« C'est un désastre. Une année agricole qui avait bien commencé s'achève de manière catastrophique », a indiqué à l'AFP le président de l'association des cultivateurs de céréales de Calarasi (sud), Alexandru Baciu. Selon lui, dans ce département essentiellement agraire, les cultures ont été compromises sur environ 200.000 hectares, soit 45% de la surface arable totale. Plus à l'ouest, dans le département de Mehedinti, « le tournesol est entièrement brûlé sur des milliers d'hectares, tout comme le maïs », souligne Alexandru Stroescu, président de la filiale locale de la LAPAR. « Depuis quatre semaines, il n'y a pas eu une seule goutte de pluie tandis que les températures n'ont pas baissé sous les 35 degrés en milieu de journée », ajoute-t-il.
La pire sécheresse depuis 2008
« Entre 30% et 40% des cultures dans le sud et l'est de la Roumanie sont touchées », estime pour sa part Stefan Poienaru, président de l'Association des fermiers roumains, précisant qu'il s'agit de « la sécheresse la plus sévère depuis 2008 ». Il regrette les « promesse non tenues » des autorités quant à la remise en fonction du système d'irrigation, qui couvre aujourd'hui à peine 300.000 ha, contre 3,5 millions sous le régime communiste. « C'est à l'Etat de mettre en place les infrastructures d'irrigation à l'échelle nationale car les agriculteurs seuls n'ont pas la capacité de le faire », souligne-t-il.
Interrogé par l'AFP, le ministère de l'Agriculture a indiqué ne pas disposer d'une estimation globale des effets de la sécheresse, affirmant en outre que la publication d'un bilan trop négatif pourrait provoquer des « hausses artificielles des prix des produits agricoles ».