Nicolas Sarkozy a confié une mission sur la politique d'aménagement du territoire à l'économiste Christian Saint-Etienne (Nouveau Centre), a indiqué jeudi l'Elysée en marge d'un déplacement du chef de l'Etat dans les Vosges sur l'avenir de la ruralité.
Saint-Etienne devra «engager une analyse» pour «repenser» cette politique «de manière offensive», «non seulement pour se défendre contre le dépeuplement, mais aussi pour faire des territoires ruraux un pilier de la croissance française avec leurs atouts propres», a expliqué la même source.
L'économiste (il est secrétaire national à l'Economie au Nouveau Centre) devra proposer avant la fin du premier trimestre 2009 une «réforme ambitieuse» des politiques de développement des territoires.
L'UMP a estimé jeudi que dans les Vosges, où il a parlé de la ruralité, Nicolas Sarkozy «a développé une vision résolument moderne des réalités de notre territoire».
Cette vision «résolument novatrice» s'appuie sur la nouvelle donne de la démographie française: «depuis 1999, la croissance démographique est plus forte en zone rurale qu'en zone urbaine», écrit dans un communiqué François Guéant, secrétaire national à la ruralité.
Il rappelle que l'UMP «s'est dotée d'un conseil national à la ruralité» pour «engager le débat autour de thématiques aussi essentielles» que «l'offre de services au public, la question agricole, comme celle de nos industries agroalimentaires ou de la filière du bois, des enjeux pour demain de la démographie médicale, ou encore de la simplification des structures des collectivités locales».
Au contraire, Germinal Peiro, secrétaire national à la ruralité au Parti socialiste, a estimé jeudi que Nicolas Sarkozy a montré «son total désintérêt» pour la ruralité, thème de son déplacement dans les Vosges, où il n'a fait «aucune annonce en faveur de l'agriculture ou de la forêt».
Le responsable socialiste relève que les Vosges sont «un département rural, dont l'économie dépend largement de l'agriculture et de la forêt» et «on aurait pu légitimement s'attendre à cette occasion de la part du président de la République à des engagements significatifs en faveur des territoires ruraux».
«Or, il n'en est rien, et absolument aucune annonce n'est faite en faveur de l'agriculture ou de la forêt et des autres activités rurales», regrette le député du PS.
«Nicolas Sarkozy a montré aujourd'hui son total désintérêt à l'égard de la ruralité», conclut-il