Le Parlement européen a adopté, jeudi, une résolution qui appelle à une « réponse globale » pour assurer la sécurité alimentaire, « tant dans l'UE qu'à l'extérieur », selon un communiqué.
Les députés européens demandent « des mesures urgentes pour lutter contre la manipulation des prix des denrées alimentaires et assurer le maintien de la production alimentaire dans l'UE ».
Ils critiquent « la spéculation abusive qui compromet la sécurité alimentaire. Cette spéculation touche les denrées alimentaires, les matières premières agricoles et le marché de l'énergie ».
La résolution appelle le G20 à assurer la convergence des réglementations relatives aux marchés en impliquant également des pays qui n'en font pas partie.
« Les députés invitent la Commission à envisager la possibilité de donner à la nouvelle l'Autorité européenne des marchés financiers (AEMF) davantage de pouvoirs afin d'éviter les abus sur les marchés des produits de base », explique le communiqué.
Les transactions sur les marchés dérivés concernant les denrées alimentaires « devraient être limitées aux investisseurs qui sont réellement liés aux marchés agricoles », estiment les eurodéputés.
Le rôle de la spéculation financière dans la volatilité des prix des matières premières fait l'objet d'un débat, a expliqué de son côté la ministre française de l'Economie, Christine Lagarde. Un groupe au sein du G20 va être chargé d'étudier cette question.
Pour une meilleure régulation des marchés, le Parlement européen invite aussi les gouvernements nationaux, conformément aux recommandations de la FAO, à ne pas adopter de mesures de restriction des exportations, étant donné « qu'elles provoquent une plus grande incertitude sur les marchés et qu'elles perturbent les marchés mondiaux ».
« Pour garantir la sécurité alimentaire dans l'UE, une Pac forte est nécessaire », stipule le texte approuvé. « La baisse de revenus des agriculteurs, en raison de la hausse des coûts de production, doit être traitée d'urgence afin de s'assurer qu'il restera des agriculteurs à l'avenir dans l'UE », soulignent les eurodéputés.
Selon eux, « les outils d'intervention du marché, tels que les stocks d'intervention et stratégiques, doivent faire partie de la politique commune ».
La gestion des sols et de l'eau devrait faire l'objet d'une attention particulière afin de prévenir la perte de terres arables, suggèrent également les députés européens. Ils demandent à la Commission de surveiller la mise en œuvre nationale des mesures d'atténuation du changement climatique.
L'agriculture étant un secteur économique clé dans les pays en développement, les eurodéputés demandent en outre « d'augmenter le montant de l'aide financière vers ce secteur en vue de soutenir l'introduction de pratiques agricoles plus efficaces et plus durables ».
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samedi 19 février 2011 - 04h48
Après le démantèlement du système de stockage et d'intervention,la Commission européenne veut le remettre en place.On ferait bien mieux de virer ces incapables et reverser aux agriculteurs les 10% du budget qui servent à payer leurs salaires.