Le parc de serres chauffées français vieillit. Ce constat provient de l'enquête réalisée par le CTIFL (Centre technique interprofessionnel des fruits et légumes) auprès des producteurs de tomates et concombres français au cours de la campagne de 2010-2011.
Présentée au centre de Balandran, le 22 septembre, lors de la journée nationale consacrée à la tomate, elle a été conduite auprès de 45 producteurs de la Bretagne, du Val de Loire, du Nord-Est (12 % du nombre total d'exploitations, 20 % de la surface totale) et de 41 producteurs du Sud.
Seuls les résultats de la partie nord ont été divulgués. « La surface moyenne des serres a augmenté de 0,5 à 1,5 ha par rapport à la campagne de 2004-2005, date de la précédente enquête, a indiqué Éric Brajeul, chargé du projet “énergie et équipement” au CTIFL de Carquefou. Mais cette évolution ne compense pas le poids des années ! » Les constructions datent de 1998 en Bretagne, de 1995 dans le Nord, pis de 1992 dans le Val de Loire et de 1991 dans le Nord-Est.
Investissements soutenus
Elles ont fait l'objet d'investissements soutenus. Réduire les coûts de l'énergie a été la principale motivation des serristes. 87 % du parc breton possède des écrans thermiques mobiles. Les installations de stockage d'eau chaude se sont généralisées, le chauffage au bois a gagné du terrain... « La consommation d'énergie a fortement diminué pour atteindre 334 kWh/m² en Bretagne, poursuit Éric Brajeul. Le seuil maximal est atteint. »
Lors de la réunion du CTIFL, les producteurs ont réclamé des aides à la modernisation de leurs outils pour investir dans de nouvelles innovations, isolation, déshumidification... Le problème, c'est que la circulaire portant sur les serres prévue à cet effet n'a plus court. Un dispositif d'appel à projets la remplace dont il reste à définir les contours.
En 2011, 5 millions d'euros ont été alloués à la rénovation du parc français. Les producteurs craignent une diminution des aides à venir. Dans le même temps, le gouvernement espagnol a voté une enveloppe de 190 millions d'euros sur trois ans. Les Hollandais soutiennent également la production via des soutiens élevés aux programmes de recherche et d'innovations techniques.