Créés il y a trente ans, fédérés il y a dix ans, les services de remplacement ont tenu leur deuxième congrès à la Rochelle le 20 mai. Leur rôle est avant tout social: remplacement en cas de congés de maladie, maternité, paternité, vacances, formation et mandat électif. D’où les encouragements financiers et fiscaux dont bénéficient ces heures de travail salarié.
En 2007, la FNSR (Fédération nationale des services de remplacement) totalise 539.500 jours de remplacement contre 400.300 dix ans auparavant. En 2007, il y a eu 190.000 journées de remplacement pour maladie, 91.000 pour congé de maternité, 32.700 pour congé de paternité, 8.500 pour de la formation, 48.300 pour des mandats électifs et 143.000 pour congés (vacances).
Depuis l'instauration du crédit d'impôt en 2006 pour développer les congés (durée de 14 jours, crédit égal à 50% du coût du remplacement), ce nombre de journées a été multiplié par deux. Cette mesure devait prendre fin en 2009 mais le ministre de l'Agriculture a promis de réexaminer ce dossier.
«Nous sommes là pour faciliter l’exercice du métier d’agriculteur, pour améliorer sa vivabilité», a souligné Emmanuel Lachaize. président de la FNSR jusqu'à l'automne et vice-président des JA (Jeunes Agriculteurs).
Pour ses dix ans, la FNSR a écrit son nouveau projet institutionnel qui réaffirme ses valeurs: utilité sociale, proximité, ouverture à tous les agriculteurs, solidarité et gestion associative. Elle souhaite que les 479 services existants adoptent un seul sigle pour se rendre visible sur le terrain. Il faudra bien deux ans pour que certains renoncent à leur nom de baptême.
Autre souhait exprimé par les membres présents au congrès de la FNSR: que les agriculteurs puissent savoir qui fait quoi dans chaque département en matière d’emploi, que l’on ne multiplie pas les interlocuteurs, ni le suivi administratif.
Il faut noter que les services de remplacement, devenus en 1995 des «groupements d'employeurs à vocation de remplacement», peuvent proposer des compléments de main-d'oeuvre en faveur des exploitants adhérents. Mais le cadre est précis: cela doit être fait uniquement pour assurer le plein emploi des agents de remplacement salariés. Et ce complément ne peut dépasser 20% du volume d’activité du service de remplacement. Cela ne progressera pas parce que la FNSR souhaite conserver son caractère d'utilité sociale. Et il existe d'autres structures (groupements d'employeurs locaux, entraide, Cuma) pour combler les autres demandes de main-d'oeuvre.
Lors du congrès, la FNSR a aussi manifesté sa mauvaise humeur à l’égard de ceux qui, parmi ses membres fondateurs (APCA, FNSEA, CNMCCA et JA), ne se rendent plus aux réunions nationales.
La FNSR souhaite être reconnue comme tête de réseau au niveau national pour mener la réflexion sur le remplacement. Actuellement, ce sont les JA qui assurent la présidence de la FNSR. Ils entendent continuer à occuper ce poste parce que les jeunes sont les premiers concernés par les congés de maternité, de paternité, de formation. La crainte des administrateurs de la FNSR: que le prochain président ne soit pas aussi investi que celui qui s'en va.